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Intervention de Christian Blanchard-Dignac

Réunion du 6 octobre 2009 à 16h00
Commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire

Christian Blanchard-Dignac :

Concernant le financement des équipes professionnelles, je confirme qu'il n'en est pas question. Par ailleurs, nous ne solliciterons pas de demande de licence de paris hippiques en ligne, il y a un opérateur qui le fait déjà très bien.

À propos du développement international : il paraît normal, quand on a un monopole territorial, de ne pas regarder à l'étranger. Mais pour le jeu en ligne, la question se pose différemment. Il y a un besoin de régulation sur internet. Aujourd'hui, le sujet n'est pas le jeu physique, pas le jeu dans les casinos, mais le jeu en ligne. Tant que nous sommes en monopole territorial, nous restons sur notre territoire, sans exclure des coopérations, comme nous le faisons avec les États-Unis, peut-être demain pour le jeu mondial.

En matière de loterie, il est pratiquement impossible d'opérer ailleurs puisqu'il n'y a pas de concurrence, il y a des monopoles particuliers. En Allemagne, le jeu en ligne est totalement prohibé et la loterie est un monopole. On peut toutefois organiser des coopérations, des jeux en commun, on vend un savoir faire. Aujourd'hui nous exportons notre savoir-faire au Canada, en Allemagne, en Suède, à Hong-Kong, c'est une manière aussi d'aller à l'international.

Nous n'avons pas d'objectifs concernant les casinos. Il est hors de question que je puisse soutenir l'idée de mettre des machines à sous en dehors des casinos, je considère que ce serait une folie en matière d'addiction aux jeux. En revanche, je n'exclus pas que, s'agissant d'un domaine nouveau comme le poker, nous demandions une licence de poker en ligne et qu'à cette occasion, nous nous interrogions sur la méthode : le faire seul ou avec des partenaires car c'est un secteur grand public et nouveau.

Sur la question des équipes locales : nous avons, avec notre équipe cycliste, une politique de formation de jeunes avec des bourses Française des Jeux, une formation avec « double projet », associant les études et l'engagement sportif. Nous avons par exemple un coureur qui est sorti major de sa promotion d'ingénieur : nous avions adapté tout son cursus sportif à ses études. Avec la fédération française de cyclisme, nous encourageons le développement du BMX, notamment dans un certain nombre de quartiers sensibles. Nous avons donc le « sport citoyen ». Nous soutenons le sport qui a besoin d'argent, qui a des besoins d'insertion. Le sport est un moyen de servir notre vision de la société.

Pour ce qui est de notre gestion interne, je précise que ma rémunération est fixée par la ministre des Finances et le ministre du Budget : elle est de 235 000 euros bruts par an. Le salaire le plus bas est de 23 400 euros, le rapport entre le décile le plus élevé et le décile le moins élevé est de 4, le salaire médian est de 44 268 euros et le salaire moyen de 51 024 euros.

Je voudrais terminer par un sujet qui me tient à coeur, la gestion du changement. La Française des Jeux est soumise à des évolutions juridiques, à la révolution numérique. Je suis en faveur d'opérateurs encadrés, responsables, et notre devoir est de nous adapter. 20 % des jeux qui seront vendus en 2014 n'existent pas encore aujourd'hui. Un de nos objectifs est le jeu mondial, qui pourrait représenter 400 millions d'euros de chiffre d'affaires. Nous venons de lancer un jeu sur internet, le « bingo » en ligne, un jeu de loterie qui fait l'objet d'un encadrement très particulier et qui va se développer raisonnablement. Sur internet, nous encadrons la consommation hebdomadaire, nous accompagnons les joueurs avec un logiciel d'aide aux comportements de jeux importé de Suède. Nous aurons, avec l'ouverture réglementée des paris en ligne, la possibilité de développer et de renouveler notre offre de jeux. Nous travaillons à la rénovation du jeu d'animation de points de vente, le Rapido, avec l'objectif de lui intégrer dès l'origine les préconisations des meilleurs experts en matière de prévention de l'addiction. Nous avons réalisé, sur 2000 personnes, une étude de prévalence sur le jeu en France en faisant appel à des experts indépendants et nous l'avons surpondérée en fonction du trop petit nombre de joueurs rapido pris en compte. Avec des sociologues, des psychologues, des psychiatres et des spécialistes de l'addiction de France, de Belgique, et du Canada, nous travaillons à l'élaboration d'un jeu qui soit « éco-conçu » dès le départ. Nous pourrions le proposer s'il était autorisé ; il n'y a pas de jeu sans autorisation et je souhaiterais que nous gardions cette formule qui consiste à ce qu'un jeu soit soumis à l'avis d'un comité composé des représentants des administrations concernées, ministères de l'Intérieur, de la Santé, des Sports, et des Finances, mais aussi de personnes issues de la société civile. Sur les 7 personnes qui examinent notre programme de jeux, 2 sont issues du monde de la santé, ce que je considère comme une assurance, en phase avec la responsabilité de la mission qui m'a été confiée.

La communication interne à notre société est pour nous un enjeu très important : la préparation de l'ouverture a mobilisé l'ensemble du personnel et une centaine de personnes plus particulièrement. Nous avons mis en place, sous l'autorité du président-directeur général délégué, le programme « Grand large » qui vise à être prêt techniquement, – système d'information – et socialement – gestion des personnes –. Nous avons la chance d'être une entreprise à dimension humaine, avec moins de 1 000 personnes. Nous fonctionnons 24h sur 24 et 7 jours sur 7. Tous les personnels ont été formés au jeu responsable, ceux qui sont en relation avec les clients plus encore. Nous avons un centre d'appel localisé en France qui a pour vocation de répondre aux questions sur le réseau sur tous ces sujets. Nos collaborateurs ne peuvent être considérés comme privilégiés puisque nous adhérons à la convention de la métallurgie pour des raisons historiques, mais ils sont en tout cas respectés et il nous importe qu'ils puissent être heureux de venir au travail. L'objectif d'un employeur est d'avoir des collaborateurs efficaces mais également heureux.

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