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Intervention de Jean-Marie Bockel

Réunion du 15 septembre 2009 à 21h30
Loi pénitentiaire — Discussion générale

Jean-Marie Bockel, secrétaire d'état à la justice :

Il convenait de préciser un certain nombre de choses, et la publication du rapport Albrand a apporté de la transparence à ce débat. Mais Mme la garde des sceaux n'en est pas restée là puisqu'une nouvelle mission a été confiée à M. le professeur Terra, dont la compétence, le sérieux, la connaissance de ces questions sont reconnus et qui avait déjà, il y a quelques années, rédigé un rapport sur le sujet.

Nous avons cessé de croire, et l'administration pénitentiaire avec nous, qu'à chaque fois qu'on améliore la condition pénitentiaire, cela se fait forcément au détriment des personnels, et inversement. De plus en plus, nous sortons de cette contradiction par le haut. J'en profite pour remercier toutes celles et ceux qui ont rappelé l'engagement de l'administration pénitentiaire, sa motivation, son rôle, les difficultés auxquelles elle est confrontée mais également sa volonté de faire progresser les choses.

La question des suicides ne nous laisse évidemment en aucune façon indifférents. Avant de parler de quelques mesures concrètes de prévention directe qui sauvent des vies, et on a bien fait d'en parler, nous inscrivons ces mesures dans une vision d'ensemble. La persistance des suicides est un marqueur, un signal, qui prouve que nous avons encore beaucoup de travail à faire. Nous savons bien qu'il y a à la fois le choc carcéral – beaucoup de suicides interviennent dans les deux mois et 45 % des suicides concernent des personnes en préventive. Nous savons par ailleurs que les questions de surpopulation, de manque d'activité, que beaucoup d'entre vous ont évoquées, les questions d'isolement, avec la possibilité d'avoir un co-détenu solide, préparé, jouent également un rôle. Je visitais la semaine dernière, à la demande de Mme la garde des sceaux, l'école d'Agen qui forme l'ensemble, de la base aux directeurs, des agents des services pénitentiaire et que beaucoup d'entre vous connaissent. Vous savez l'importance du travail psychologique préventif de compréhension, de dialogue, de sang-froid par rapport à tout ce que le personnel peut entendre et subir. Tout cela contribue à une prise de conscience. Et puis, cela a été dit, les addictions, les maladies psychiatriques jouent également un rôle.

Nous savons que nous avons du retard à rattraper par rapport à d'autres pays européens même si nous avons fait des progrès. Par moments, nous avions le sentiment de bien progresser puis nous avons eu de nouveau une année plus difficile, alors que la situation objectivement ne s'est pas détériorée. Cela nous a bien sûr interpellés, mais sachez que poursuivre la démarche de prévention du suicide est pour nous une ardente obligation.

Nous ne découvrons pas le problème aujourd'hui. Nous sommes engagés depuis plusieurs années, particulièrement depuis 2003, dans un renforcement de cette politique de prévention, de vigilance, d'attention.

Prévenir le suicide de manière générale, humaniser les prisons, mettre en oeuvre toutes les novations qui figurent dans ce texte, suppose bien sûr, Mme Guigou l'a évoqué, des moyens humains.

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