Il y a soixante-quinze ans naissait la SNCF. À l'occasion de cet anniversaire, ce texte lui porte un nouveau coup. Ce n'est certes pas la première fois ni, hélas, la dernière.
Ce projet de loi poursuit dans la voie de la libéralisation du secteur des transports comme si rien ne s'était passé depuis quelques mois, alors que nous connaissons une crise financière sans précédent avec ses inévitables répercussions sur la quantité des marchandises transportées. Dans le secteur maritime, le commerce international et les taux de fret se sont effondrés. Le trafic de conteneurs du port du Havre en témoigne, hélas. Il en va du même pour le transport ferroviaire en France comme en Europe. Mais de cela, il n'est nullement tenu compte. On continue comme si de rien n'était.
Même chose s'agissant des enjeux environnementaux. Je n'ai pour ma part pas voté le Grenelle 1, mais je n'ai pas voté contre non plus, car le texte ne contenait pas que de mauvaises dispositions. Nous verrons pour le Grenelle 2 ! Mais sur ce plan aussi, on fait comme si de rien n'était.
L'abandon du wagon isolé, confirmé par ce texte, correspond à l'abandon officiel d'une politique de volume. Il fallait, nous disait-on, sauver le soldat « fret », mais toutes les politiques entreprises depuis un certain nombre d'années n'ont fait qu'enfoncer encore davantage le fret ferroviaire dans ses difficultés. Le projet consacre une politique de marges : il faut « faire du fric » ! Autrement dit, mieux vaut transporter un wagon de diamants que des centaines de wagons de charbon.