J'apporterai quelques nuances sur la notion d'inégalités territoriales.
La situation des régions est fort différente de celle d'il y a quarante ou cinquante ans, époque où l'on parlait de « désert français » : un rééquilibrage important a eu lieu en faveur de beaucoup d'entre elles.
Cela étant, de nouveaux déséquilibres sont apparus à autre niveau : quartiers difficiles dans les villes, départements ruraux en situation précaire par rapport à l'ensemble européen.
Les inégalités ne sont pas les mêmes. Les politiques de redistribution territoriale ont eu un effet certain et il y a moins de contrastes interrégionaux qu'avant. C'est à l'intérieur des régions, voire des départements, qu'il y a aujourd'hui plus de difficultés.
Pour le reste, je suis d'accord avec le constat qui a été fait.
Une question mérite d'être posée : s'il existe des problèmes dans certains territoires et certaines aires urbaines, c'est peut-être parce que la fragmentation institutionnelle est trop forte. L'intercommunalité contribuerait peut-être – mon expérience de préfet tend à me le faire penser – à corriger un certain nombre des phénomènes que vous avez évoqués : elle permettrait, d'une part, d'être plus offensif pour lutter contre l'étalement urbain, trop important et trop anarchique, que l'on connaît dans certaines régions, et, d'autre part, d'introduire plus de solidarité à l'intérieur d'un même territoire entre une ville centre et les villes suburbaines. Une plus grande intégration intercommunale me paraît être une bonne réponse à apporter à ces enjeux.