Ma première question porte sur la coopération industrielle au plan européen, laquelle stagne depuis de nombreuses années, voire régresse dans certains cas. Chacun connaît les difficultés affectant les programmes A400M et NH90, dont les retards handicapent nos forces. De façon plus générale, il me semble que nous ne tirons pas suffisamment parti des possibilités de coopération qui s'offrent à nous au niveau européen pour réaliser des économies. Les obstacles sont certes nombreux, mais j'ai l'impression que l'on parvenait plus facilement à les surmonter dans les années 1960 et 1970. Or, si nous ne sommes pas assez performants en matière de coût, je doute que nous parvenions à remplir les objectifs fixés par ce texte.
Sans remettre en cause la sincérité budgétaire du gouvernement, je me demande s'il est réaliste de prévoir une augmentation en volume des crédits d'équipement de la Défense dans le contexte économique actuel, si des économies substantielles ne sont pas réalisées. Nous pourrions faire des efforts considérables en matière de fonctionnement. On peut notamment s'étonner de l'augmentation constante du nombre d'officiers généraux dans notre pays – ce n'est qu'un exemple d'habitudes avec lesquelles nous ferions bien de rompre.
En matière de recettes budgétaires, la constitution d'une structure de portage est une chose, mais la prise de décision en est une autre : à cet égard, il me semble que le ministère met beaucoup trop de temps pour se décider à se défaire de certaines emprises foncières ; on pourrait certainement gagner des années et donc des sommes considérables en luttant contre une certaine inertie.