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Intervention de Bernard Kouchner

Réunion du 18 mars 2009 à 11h45
Commission des affaires étrangères

Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes :

Je vous demande pardon d'avoir cru bon d'honorer cette invitation. Sachez que cela ne traduit aucune subordination de ma part. Au contraire, c'est moi qui ai incité Mme Clinton à parler, lors de la conférence de presse, de la nécessité pour les États-Unis d'entamer des relations suivies avec la Russie, notamment d'associer ce pays à ce que nous pourrions décider en matière de sanctions contre l'Iran.

Quant au président américain, c'est lui qui se rendra très prochainement en France, monsieur Myard.

Je partage votre analyse sur la démocratie qui gagne. Mais la démocratie ne gagne pas toujours ! Je rappelle que trente pays africains sont membres de la Cour pénale internationale, même si certains se sont prononcés en défaveur de la décision prise par les juges. Je pense que cette décision est malgré tout un progrès et qu'elle sera suivie d'effets à plus ou moins long terme. Certes, on agit toujours trop tard. Je l'ai dit dans le discours que j'ai prononcé au nom de la France lors de la création de la CPI à Rome : il faut agir à titre préventif.

Le premier chef d'État en exercice à avoir été inquiété par une juridiction internationale, c'est Slobodan Milosevic. Nous ne pensions pas que cela marcherait ; or cela a marché.

À propos de la Russie, je partage entièrement votre sentiment. Il faut absolument se saisir de la proposition de M. Medvedev. Mme Clinton s'est d'ailleurs mise d'accord avec M. Lavrov à Genève sur ce sujet. Le Président de la République a indiqué le cadre : c'est à l'OSCE, sous la présidence grecque, que nous travaillerons ces propositions. Je note cependant que M. Medvedev a tout récemment raidi son attitude, évoquant le renouvellement et le déploiement de différents matériels militaires.

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