Nous avons plaisir à vous recevoir, monsieur Yves de Kermabon. Vous avez occupé plusieurs postes militaires importants, en particulier, depuis 1995, sur le territoire de l'ex-Yougoslavie, dans le cadre successivement de la Force de protection des Nations unies (FORPRONU), de la Force de mise en oeuvre (IFOR), puis de la Force pour le Kosovo (KFOR).
Depuis février 2008, vous êtes le chef de la mission EULEX (European Union Rule of Law Mission), mission civile de justice et de police conduite par l'Union européenne au Kosovo, qui a commencé à se déployer sur le terrain le59 décembre dernier. Pouvez-vous nous la présenter, notamment en revenant sur les conditions complexes de sa mise en place ? Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?
Cinq États membres de l'Union européenne n'ont pas encore reconnu l'indépendance du Kosovo. Cette absence d'unanimité complique-t-elle le fonctionnement d'EULEX ?
Comment les missions d'EULEX s'articulent-elles avec celles de la MINUK, la mission d'administration intérimaire des Nation unies au Kosovo, et de la KFOR ? Leur collaboration est-elle satisfaisante ?
Comment qualifieriez-vous la situation sécuritaire au Kosovo, en particulier dans les enclaves et le Nord du pays ? Dans les domaines entrant dans la compétence d'EULEX, à savoir la police, la justice et les douanes, les autorités de Pristina vous paraissent-elles accomplir des progrès ?