C'est très difficile à dire car les campagnes d'information ont aussi pu entraîner une hausse des révélations des faits par les femmes. Je suis d'ailleurs très favorable à ces campagnes, qui permettent aux victimes de savoir qu'il existe de nombreux partenaires aptes à les aider. L'enquête nationale sur les violences envers les femmes en France (ENVEFF), qui a révélé qu'une femme sur dix était victime de violences au sien de son couple a été une sorte d'électrochoc.
Les femmes victimes ont pu voir qu'elles n'étaient pas seules, qu'il y avait des personnels formés dans les commissariats et dans les gendarmeries, qu'elles pouvaient avoir une écoute meilleure qu'avant et non plus simplement remplir une main courante. Je ne prétends pas qu'il n'y a plus de dysfonctionnements, mais nous travaillons pour qu'il y en ait le moins possible.
Pour autant, les mains courantes sont très utiles pour des femmes qui ne veulent absolument pas déposer plainte. C'est un bon moyen pour elles de placer ainsi une sorte d'épée de Damoclès au-dessus de la tête du conjoint violent afin d'éviter la réitération des faits.