L'exécutif, et nous le reconnaissons, doit décider et agir. Mais il revient au moins au Parlement de délibérer et de contrôler, sans quoi la démocratie politique en vient à claudiquer, puis à fléchir et enfin à tomber. Vous nous proposez un exercice de réflexion institutionnelle. Nous l'acceptons à condition qu'il soit mené jusqu'au bout et sans fard. S'il ne s'agit que de corriger ici, de toiletter là et de n'offrir – et je l'ai bien compris – au Président de la République qu'une tribune de plus – celle de l'Assemblée nationale – cette réforme, je vous le dis, ne sera qu'un artifice supplémentaire. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical et citoyen.) Si, en revanche, le processus de révision de notre Constitution a pour finalité de clarifier les responsabilités, de répartir les pouvoirs et de rapprocher la décision du citoyen, alors, allons-y franchement !
Pourtant, monsieur le Premier ministre, pour aller vers la République moderne, vous ne prenez pas le chemin le plus court ! J'ai noté chez vous de la timidité, de la retenue ! Si l'on veut vraiment changer nos institutions, il faut lever les procédures qui contraignent jusqu'à l'effacement le législatif, c'est-à-dire le Parlement. Il faut lui donner, à l'Assemblée nationale en particulier, les moyens d'investigation et de contrôle de l'action du Gouvernement. Vous avez fait des annonces, mais nous ne voyons rien venir ! (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)