Le risque d'inflation existe, une fois que la croissance sera repartie. Sa concrétisation dépendra beaucoup de la capacité des banques centrales à éponger les liquidités. Je n'ai pas beaucoup d'inquiétudes sur le plan technique : la formidable inventivité qui est à l'origine de la crise financière peut aussi se manifester pour trouver des solutions. Le problème sera plutôt de prendre conscience à temps des risques : tant que les choses ne vont pas mal, on a tendance à reporter à plus tard ce qui est douloureux… Dès que l'on commencera à sortir de la crise, il faudrait, quitte à ralentir l'amélioration, mais pour la rendre plus durable, éponger des liquidités. Aurons-nous collectivement cette sagesse ? Je ne sais pas.
Monsieur Myard a raison, les banques centrales se mettent à intervenir de façon très peu orthodoxe, en faisant du financement direct. C'est le cas de la Fed, la BCE y vient. Mais le financement direct du papier commercial est encore plus contestable que le financement direct des États.