Je vous remercie pour la clarté de votre exposé.
Le taux de plainte de 8 % que vous avez mentionné – particulièrement bas lorsque l'on songe qu'il s'élève à 13 % pour les femmes victimes de viols hors la sphère domestique – doit interpeller notre mission, de même d'ailleurs que les raisons invoquées par les femmes pour ne pas saisir la justice. Les difficultés dans les domaines du logement ou de l'emploi pèsent pour beaucoup. Nous nous devons aussi de réfléchir à la formation des différents intervenants et aux mesures de protection des victimes. De plus, il ne sera pas possible de changer la donne tant que ce type de violences restera dans le secret des familles.
S'agissant de la Seine-Saint-Denis, je rappelle que les violences faites aux femmes, indépendamment des considérations socio-économiques, touchent toutes les catégories de la population. De surcroît, entre un observatoire sur les violences faites aux femmes et les actions déterminantes de nombreuses associations, ce département est fortement mobilisé. D'ailleurs, une étude de victimation réalisée par l'observatoire auprès de jeunes filles mineures montre que ces dernières sont souvent victimes de souffrances psychologiques – humiliations, violences verbales –. Dispose-t-on des moyens nécessaires à l'évaluation des tourments qu'elles endurent de la part d'un père, d'un « grand frère », voire de l'ensemble de la famille ?