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Intervention de Christian Lajoux

Réunion du 6 décembre 2007 à 9h00
Mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Christian Lajoux :

Nous sommes observateurs et acteurs du système de santé.

En tant qu'observateurs, nous constatons que la médecine préventive est insuffisamment développée dans notre pays.

Si nul ne conteste le chiffre que vous venez de donner, il faut aussi l'analyser au regard du niveau sanitaire de la France : nous sommes l'un des pays d'Europe où l'espérance de vie est la plus élevée, où le taux de mortalité infantile est le plus faible, où l'on vit le mieux lorsque l'on est très âgé. On ne peut donc pas prétendre que l'importance de la prescription qui fait suite à chaque consultation provoque un retard sanitaire. Cela a vraisemblablement un coût pour la collectivité, mais si ce coût permet que notre niveau sanitaire et que la qualité de vie de nos concitoyens soient meilleurs, on ne saurait le regretter ; il faut simplement voir comment assurer le financement du système.

S'agissant de la promotion, je puis vous dire, pour avoir exercé des responsabilités à l'échelle européenne, qu'elle ne présente en France aucune spécificité : nous exerçons notre métier de la même façon dans tous les grands pays européens. Il y a même en France beaucoup plus d'encadrement de l'action des industriels. Ainsi, il n'existe nulle part ailleurs l'équivalent de la commission publicité de l'AFSSAPS. Or celle-ci a précisément pour mission de vérifier la qualité des messages et des documents que nous adressons aux médecins.

Contrairement à ce que laisse entendre le rapport de l'IGAS, la France n'est pas le pays où la visite médicale exerce la plus forte pression. Au Royaume-Uni, le nombre des visites est plus important.

Il me semble donc que la prescription systématique trouve son origine dans les carences de notre système de prévention, dans la formation des médecins ainsi que dans la générosité de notre système de prise en charge.

Aujourd'hui, 96 % des demandes d'inscriptions en affection de longue durée – les ALD – sont acceptées ainsi que 99 % des demandes de renouvellement. C'est un système qui encourage la prescription de médicaments. Ainsi, pour la population hors ALD, la consommation de médicaments progresse de 1 %, tandis que pour les huit millions de patients en ALD, la croissance est de 8 ou 9 %

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