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Intervention de Jean Parrot

Réunion du 6 décembre 2007 à 9h00
Mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Jean Parrot :

Le taux de médicaments contrefaits dans les flux médicamenteux dans les pays en voie de développement atteint ces chiffres. Dans des pays dits de haute sécurité, comme les États-Unis d'Amérique, on l'estime entre 10 et 15 %. Cela est dû en partie au fait qu'aux États-Unis, les médicaments sont très chers et qu'environ 50 millions d'Américains n'ont pas de protection sociale. Pour trouver les médicaments les moins chers, ils vont sur Internet où la moitié des médicaments proposés sont contrefaits.

Le Canada est confronté au même problème, d'autant que les réglementations diffèrent selon les États. Le Manitoba a imaginé des pharmacies virtuelles et même des pharmacies situées dans les étages des immeubles, qui ne voient jamais les médicaments car ceux-ci viennent de l'étranger et repartent directement vers les États-Unis. Elles n'enregistrent que les flux financiers. La loi au Manitoba est telle aujourd'hui qu'un médicament qui rentre et qui est destiné à l'étranger n'a pas à être certifié ni ses normes enregistrées. C'est scandaleux.

La contrefaçon est devenue un énorme marché dans le monde, surtout celle des médicaments. Il est beaucoup plus facile et moins cher aujourd'hui pour un contrefacteur de faire des bouts de papier de couleurs différentes et d'y mettre un blister avec pratiquement rien du tout que de fabriquer un faux médicament. Cela nécessite encore moins d'investissement en matière première et la rentabilité est bien meilleure.

Pour revenir au DP, il est un domaine sur lequel nous voulons aussi agir. Nous voulons essayer, également avec l'industrie pharmaceutique, de mettre en place, en quelques années, un marquage de chaque boîte, de façon à ce que, après l'enregistrement informatique de la vente, il y ait effacement de la boîte du marché et qu'elle ne puisse plus y revenir, de quelque manière que ce soit. Grâce à notre système, qui est un outil professionnel, nous aurons un contrôle des flux depuis l'usine jusqu'au consommateur, de sorte qu'il sera impossible qu'une boîte soit recyclée deux fois ou même qu'un contrefacteur imagine une boîte avec le même numéro. Cela se fera, bien entendu, quand les outils informatiques seront développés, mais cela peut aller relativement vite. Il y a quatre ou cinq ans, les industriels n'étaient pas très réceptifs au problème de la contrefaçon alors que, aujourd'hui, nous travaillons en grande harmonie avec eux et des grandes firmes informatiques, dont IBM, nous aident à construire des outils qui devraient nous permettre, demain, de saisir sans souci des milliards de boîtes. Les capacités des ordinateurs le permettent aujourd'hui.

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