Quant à l'activation des liquidités de la Caisse des dépôts, c'est un sujet auquel il faudra s'atteler.
Monsieur Brard, à défaut d'interdire la chasse, au moins faut-il la réglementer pour éviter de mettre en péril des établissements financiers.
Avons-nous eu des signaux d'alerte ? Dexia est une société de droit belge, soumise au superviseur belge, avec des risques potentiels importants dans la filiale américaine. Il y a probablement eu insuffisance de coordination entre les deux superviseurs. Néanmoins tout le monde savait depuis l'été que Dexia était fragilisé par FSA. Les choses se sont précipitées du fait de l'accélération de la course à la liquidité, des doutes sur le vote du plan Paulson et des fuites dans la presse sur une éventuelle augmentation de capital de Dexia de 7 milliards d'euros.
Aux dirigeants des banques venus ce matin, à l'invitation du Président de la République, rendre compte de leur situation, nous avons rappelé leurs obligations d'information vis-à-vis de leurs clients.
Monsieur Goulard, la grande difficulté actuelle concerne en effet la liquidité, l'ensemble des banques fonctionnant avec un refinancement au jour le jour, au moyen de liquidités mises sur le marché par les banques centrales, en euros et encore plus en dollars, à des coûts qui deviennent exorbitants.
Sur les normes prudentielles, il est clair qu'une réflexion doit être menée dans le cadre de la finalisation de la directive CR2 qui transpose Bâle II, en particulier sur la question des ratios de fonds propres. Mais il faut se garder de conclusions hâtives et éviter les effets procycliques ; poursuivons le dialogue engagé avec les banques au forum de stabilité financière, dans le cadre du Conseil ECOFIN et avec les gouverneurs des banques centrales.
Au niveau européen, le premier type d'intervention a consisté à entrer au capital – Northern Rock, B&B, Fortis, Dexia –, le second à donner des garanties de l'État – comme avant-hier en Allemagne. L'Irlande a fait le choix d'une garantie couvrant une large catégorie de produits, pour rassurer tant les épargnants que les établissements bancaires, pour les encourager à se prêter entre eux, ce qui pose cependant des problèmes.