Je souhaiterais, monsieur le directeur, vous faire partager une interrogation. La production de l'opium en Afghanistan tient une grande place dans le positionnement de nos troupes dans ce pays pour éradiquer la drogue. Parallèlement, et même s'il n'est pas très politiquement correct d'en parler, il existe dans nos pays européens une économie souterraine alimentée par la drogue. On a le sentiment que l'ensemble de nos pays ont quelque peu banalisé ce problème, même si tout le monde se déclare horrifié et affirme qu'il faudrait « l'éradiquer ». Je constate une forme de résignation : en France comme ailleurs, on constate ce trafic, mais on n'est pas pour autant en guerre contre celui-ci.
Je souhaiterais connaître votre sentiment à cet égard, en tant que directeur exécutif de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime. Il y a une guerre en Afghanistan, mais ne serait-il pas temps de déclarer une autre forme de guerre ? N'est-il pas important d'engager une importante communication – pour reprendre ce thème de la communication que j'ai évoqué tout à l'heure avec l'intervenant qui vous a précédé ?
Dans la prise en compte des coûts, il faut être conscients des dégâts que provoque la drogue sur le plan sanitaire et en termes de vies détruites, dont il me semble qu'on ne parle pas beaucoup. Je profite donc de votre venue pour vous interroger sur un problème qui excède peut-être le cadre déjà vaste de la situation en Afghanistan.