l'a rassuré en lui précisant que le cours d'histoire des femmes ne représentait qu'un quinzième des cours suivis par les étudiants inscrits en histoire à l'université.
Elle a ensuite abordé les points négatifs.
Tout d'abord, la féminisation de pans entiers de l'enseignement et des études est souvent mal perçue, tout comme la meilleure réussite des filles. Le féminisme doit aujourd'hui réfléchir à la manière de changer l'attitude des garçons à l'égard de la culture et des études supérieures, ce qui est inédit. Historiquement, ce sont les filles qui sont parties à la conquête du savoir, mais, aujourd'hui, il faut motiver les garçons, et, surtout, faire mentir l'adage selon lequel une profession qui se féminiserait serait une profession qui se dévaloriserait.
Par ailleurs, au sein des universités, les nombreux efforts individuels et associatifs pour développer les problématiques liées au genre n'ont pas empêché que cette question reste perçue comme secondaire.
Il faut ensuite regretter que les études sur le genre et les femmes n'aient pas davantage de lisibilité culturelle, d'autant plus que les moyens mémoriels ne manquent pas – les commémorations, les panthéonisations, les noms de rue sont autant d'outils symboliques dont l'on ne se saisit pas assez pour marquer la présence des femmes dans notre passé local, national et mondial. Aujourd'hui, 5% seulement des noms de rue sont des noms de femme, et une seule femme est inhumée au Panthéon, Marie Curie, Mme Berthelot n'y étant qu'en tant qu'épouse.