Tout le monde est d'accord pour considérer qu'une démocratie repose sur la liberté d'opinions et qu'il faut limiter le moins possible la liberté d'expression, sauf lorsque celle-ci devient dangereuse par les conséquences que le fait de proférer telle ou telle opinion peut avoir.
Cela étant dit, l'histoire n'appartient pas au domaine de l'opinion mais, au moins au niveau de la prétention, à celui de la science et du savoir. D'où mes questions : le savoir a-t-il besoin d'être protégé par la loi ? Cette protection n'est-elle pas un affaiblissement du savoir en question ?
Selon Poper, il n'y a pas de science s'il n'y a pas de falsifiable. En d'autres termes, si l'on interdit de prouver que c'est vrai ou faux, on n'est pas dans le domaine de la science. Or il est des sujets dont il est même interdit de parler.
Même dans le domaine qui concerne la loi Gayssot, sur laquelle nous sommes tous d'accord ici sur le fond, la protection de la loi n'affaiblit-elle pas, d'une certaine manière, la vérité ? Mieux vaudrait peut-être laisser certaines personnes prétendre s'y opposer parce que ce serait, dans le fond, plus démonstratif que de prouver qu'ils ont tort.