C'est en l'occurrence un historien étranger qui a en effet apporté un regard nouveau sur notre histoire mais cela ne s'explique pas tant par une question d'autocensure que par un contexte général : les historiens sont tributaires de leur époque et des catégories nationales de la mémoire en vigueur. Envisage-t-on aujourd'hui que des historiens croates, serbes et bosniaques puissent écrire ensemble une histoire de l'ex-Yougoslavie ? Non ! Cela pourrait en revanche échoir à un historien d'une autre nationalité.
Enfin, comme Dominique Missika, je n'apprécie guère la notion de « devoir de mémoire » et je lui préfère, à l'instar de Paul Ricoeur, celle de « travail de mémoire ».