a fait part de son sentiment que l'on venait de connaître la première crise légale puisque c'était sur la base de l'investment act de 1977 que les banques avaient été encouragées à prêter voire à surprêter aux familles américaines à faibles revenus pour acquérir leur résidence principale, pratique confirmée par l'administration Clinton en 1995. Certes, c'est également ce qui s'est passé en France, sauf que des restrictions prudentielles plus importantes y avaient cours.
Alors qu'en 2006 les actifs immobiliers américains s'élevaient à 10 000 milliards de dollars, dont 56 % étaient titrisés, donc mutualisés partout dans le monde, et que 11 % des prêts immobiliers étaient en situation d'impayés, doublant en un an, il a fallu attendre le 10 juillet dernier pour que Moody's commence à abaisser la note de 399 titres liés aux prêts subprimes. Pourquoi un tel délai ?
Si l'on peut se féliciter que le petit épargnant français ait contribué au rapprochement franco-américain en finançant les ménages américains à faibles revenus, on peut se demander, au vu de l'exemple de la BNP, qui a suspendu la notation de trois de ses fonds avant d'annoncer que ses engagements hors bilan seraient remboursés, comment on peut dire aujourd'hui que la crise est terminée et que l'épargnant français peut recommencer à investir.
Selon M. Jérôme Cahuzac, il est ressorti des interventions des personnalités auditionnées, d'abord qu'il n'y avait pas eu réellement de crise, puis qu'il y en avait bien eu une mais que c'était une bonne chose, et, en conclusion, que ce n'était pas une crise mais une turbulence. On ne peut dès lors que s'associer aux questions posées par MM. Gilles Carrez et Jérôme Chartier. Les intervenants estiment-ils que ce qui s'est passé influera négativement sur la croissance française cette année et l'année prochaine, au regard notamment à ce que l'on peut observer en Espagne et en Grande-Bretagne ?