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Intervention de Dominique Strauss-Kahn

Réunion du 26 octobre 2007 à 10h00
Commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire

Dominique Strauss-Kahn :

Il est toujours dangereux d'être confronté à ce que l'on a dit ! En l'occurrence, je ne renie aucun mot.

Le problème est que je ne dispose que de peu d'informations concernant les questions de fait que vous posez. Selon moi, la SOGEADE, membre du conseil d'EADS, était en situation d'avoir des informations. Dans quelle mesure cependant le conseil a exercé son contrôle industriel, financier, stratégique sur EADS ? Je n'en sais absolument rien.

Plus généralement, la question est de savoir si les dirigeants opérationnels d'EADS ont ou n'ont pas diffusé à leur conseil une information qu'ils détenaient. Tout ce petit monde semblait alors préoccupé par d'autres questions que celles d'ordre stratégique et industriel de l'entreprise. C'est d'ailleurs ce qui expliquerait leur attitude. Pour autant, le problème ne tient pas au pacte d'actionnaire. Quelles qu'aient été les personnes présentes autour de la table du conseil d'administration, le même problème se serait posé.

Pour ce qui est des participations, deux cas sont à considérer : celles que l'État prend pour des raisons d'ordre stratégique, en gérant un projet industriel, comme ce fut le cas pour EADS, et celles qu'il gère, selon l'expression consacrée, comme un père de famille, à l'image du fonds de réserve pour les retraites.

Pour conserver l'exemple d'EADS, ce qui peut pousser l'État à augmenter sa participation, c'est la vision stratégique qu'il a de l'entreprise à long terme, et non le cours du jour, même s'il est préférable qu'il n'achète pas au plus haut et vende au plus bas. Veiller aux intérêts du contribuable est une préoccupation majeure. Néanmoins, elle passe après la préoccupation stratégique, si l'opération peut être utile au pays, à l'Europe, à l'avenir. C'est d'ailleurs pour cela que la responsabilité des décideurs, notamment les responsables politiques, est alors considérable. Si l'investisseur prend son risque pour lui, l'investisseur public prend, lui, le risque pour la collectivité. Ce n'est pas le cours qui doit pousser l'État à participer plus ou à se retirer. Ce qui doit le guider, c'est la vision qu'il a de l'entreprise pour le pays.

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