La tradition anglo-saxonne – à laquelle il va d'ailleurs falloir que je me conforme de plus en plus – est de ne pas répondre aux questions hypothétiques ! Pour répondre cependant à votre question, tout dépend de ce que j'aurais su à ce moment-là sur l'état des finances publiques françaises ou sur notre capacité à investir. Il me semble – avec toutes les précautions d'usage – qu'une opportunité pouvait en l'occurrence se présenter pour l'État de mettre en oeuvre ce que certains esprits tout aussi malicieux que le vôtre pouvaient alors concevoir, à savoir saisir l'occasion pour augmenter la participation publique. Mais, je le répète, tout aurait dépendu du contexte. J'aurais pu tout aussi bien préférer convaincre les deux partenaires privés de ne pas poursuivre dans la voie dans laquelle ils voulaient s'engager, car l'équilibre auquel nous étions parvenus était heureux. Cela étant, ils seraient restés libres de faire ce qu'ils entendaient.
Arnaud Lagardère n'a jamais caché son idée de vouloir réorienter son groupe. Cette vente, ce n'est donc pas une tocade de sa part. De même, on voit bien que les problèmes posés par Chrysler justifient la démarche de Daimler-Chrysler. Il n'empêche qu'il y avait peut-être – ou peut-être pas, car je manque d'informations sur ce point – une occasion d'accroître la part publique, ce qui renvoie cependant à la question de M. Carrez : à quoi cela sert-il si on ne sait pas quoi en faire ?