L'offensive militaire a fait à ce jour près de 900 morts dont plus de la moitié sont des femmes et des enfants. La crise humanitaire est totale, et les récits des ONG, de la Croix-Rouge de l'UNRWA témoignent de la violence de l'attaque israélienne et du non-respect du droit humanitaire par les soldats, ainsi que du carnage que vous cachez délibérément à l'opinion publique. L'objectif officiel de l'intervention, qui est de faire cesser les tirs de roquette en provenance de la bande de Gaza, est injustifiable. La guerre atteint un point d'inhumanité et d'horreur qui suscite une profonde indignation. Israël bénéficie-t-il donc d'un régime juridique d'exception se traduisant par une immunité totale ou partielle sur le plan du droit international au nom d'un rapport de force politique et militaire en sa faveur ?
Vous avez parlé de crimes de guerre à propos du Hamas. C'est probablement exact. Les auteurs devront en répondre, mais si les violations du droit humanitaire international dans la bande de Gaza étaient avérées, elles pourraient également constituer des crimes de guerre. À cet égard, l'exportation du conflit dans les prétoires français est une perspective probable pour les binationaux des deux camps, les uns – les militaires de Tsahal – pouvant y être jugés, les autres – les Palestiniens – pouvant s'y constituer partie civile.
Israël, par son action militaire, ne facilite pas, voire disqualifie, le travail de négociation qu'une partie de l'OLP, le Fatah, effectue en oeuvrant au processus de paix. Il apparaît en outre qu'Israël n'a pas été pour rien dans la constitution du Hamas en cherchant à diviser pour mieux régner. N'était-ce pas là jouer avec le feu pour éteindre ensuite l'incendie par un tsunami ?