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Intervention de Daniel Shek

Réunion du 13 janvier 2009 à 11h30
Commission des affaires étrangères

Daniel Shek :

Si je n'ai pas répondu en effet à cette question, c'est parce qu'il est difficile d'isoler cette composante du reste de tout arrangement.

La situation qui devrait prévaloir sur le terrain à la sortie de la crise devrait, selon la vision israélienne, comprendre trois composantes :

La première tient à l'arrêt complet et à long terme des actes hostiles à Israël de la part du Hamas – tirs de roquette, tentatives d'attentats, etc.

La deuxième a trait à l'imperméabilité de la frontière entre l'Égypte et Gaza. C'est une question clé car ce bout de territoire de quatorze kilomètres de long à peine recèle des centaines de tunnels à travers lesquels passent à longueur d'année – comme ce fut particulièrement le cas pendant les six mois de la trêve – des milliers de roquettes et de missiles et des tonnes d'explosifs pour les armer. Parvenir à un cessez-le-feu n'aurait aucun sens si c'était pour retrouver d'ici à trois ou six mois la même situation qu'aujourd'hui voire pire, avec des roquettes qui pourraient atteindre cette fois, avec un rayon d'action de soixante ou de quatre-vingt kilomètres, Tel-Aviv et Jérusalem.

Il est primordial, incontournable que cette frontière devienne imperméable à la contrebande d'armes. C'est en théorie de la responsabilité de l'Égypte puisque c'est sur son territoire que débouchent les tunnels partant des habitations de Rafah – dont les occupants sont très bien rémunérés pour ce service. Il faut en tout cas trouver un mécanisme fiable, impliquant par exemple – ce dont il est très sérieusement question – une participation internationale avec l'envoi de civils et peut-être de militaires qui puissent à la fois détecter les tunnels, les détruire et, surtout, faire en sorte que de nouveaux ne soient pas creusés.

Il s'agit là, je le répète, d'une composante clé du règlement de la crise que la diplomatie française comprend puisque le président Sarkozy en a très bien exprimé l'importance. C'est d'ailleurs pourquoi elle figure aussi dans la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies.

Enfin, la troisième composante de la sortie de crise porte sur une ouverture fiable et durable des points de passage vers la bande de Gaza, non seulement pour que l'aide humanitaire puisse passer, mais également pour qu'une vie, tant bien que mal, normale puisse reprendre, notamment sur le plan économique. Ce n'est pas une mince affaire, mais un accord existe déjà sur lequel on pourrait se fonder, celui de 2005 signé après le départ des Israéliens de Gaza.

Cet accord multipartite impliquait, outre Israël, l'Autorité palestinienne, c'est-à-dire le président Mahmoud Abbas et son Premier ministre, l'Egypte et l'Union européenne qui a envoyé sur place des observateurs pour veiller à ce que ces points de passage ne servent qu'à la vie quotidienne civile et non à l'acheminement d'armes ou au transit de combattants du Hamas en partance vers l'Iran pour se former. Il a été assez bien appliqué jusqu'au coup d'État du Hamas en 2007, personne ne trouvant alors fiable de confier à cette organisation le contrôle des points de passage.

Pour deux de ces composantes, on peut donc très bien envisager une contribution internationale.

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