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Intervention de Bernard Debré

Réunion du 20 septembre 2007 à 11h00
Office parlementaire d’évaluation des politiques de sant

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernard Debré, déput :

a rappelé à titre liminaire, qu'à l'instar du cancer du sein et du cancer colorectal, le cancer de la prostate peut être aujourd'hui dépisté à un stade précoce grâce à un test simple, le dosage sanguin de l'antigène prostatique spécifique (psa). Le cancer de la prostate est de loin le cancer le plus fréquent chez l'homme : les études histologiques pratiquées à l'autopsie montrent qu'il concerne 60 % des hommes atteignant l'âge de soixante ans et tous les hommes ayant plus de quatre-vingt-dix ans. D'évolution très lente et ne se manifestant souvent par des signes cliniques que très longtemps après le début de son développement, il survient en général à un âge où la mortalité est soumise à l'influence d'un grand nombre d'autres facteurs. Mais ce type de cancer s'avère également plus agressif chez les sujets jeunes. Actuellement l'opportunité d'organiser un dépistage systématique de ce cancer fait encore l'objet de controverses parmi les spécialistes de santé publique, alors même que seul son dépistage précoce permet d'engager à temps un traitement curatif pour les patients.

Cette situation est très insatisfaisante, notamment pour les médecins généralistes qui risquent de voir engagée leur responsabilité médicale, les patients étant de plus en plus informés et demandeurs d'examens de dépistage. Face à cette demande, il n'existe pas de recommandations officielles de la part des autorités sanitaires sur lesquelles s'appuyer pour guider les pratiques de dépistage individuel. Dans ce contexte, l'étude engagée par l'Opeps a pour objectif d'aboutir à des recommandations claires à destination des praticiens, mais aussi du grand public et du Gouvernement.

Le projet de cahier des charges de l'étude comprend trois parties. Il prévoit tout d'abord un état des lieux des pratiques existantes en matière de dépistage, en particulier parmi les médecins généralistes qui sont les premiers interlocuteurs des patients. On ignore en effet aujourd'hui, en l'absence de référentiels médicaux précis, à quels tests recourent les médecins généralistes dans la pratique et quelles suites thérapeutiques sont données à un premier résultat positif. Il convient aussi de cerner l'interprétation faite par les omnipraticiens des résultats d'analyse biologique, et notamment le signal d'alerte considéré pour les psa, de la dynamique suivie par le marqueur biologique ou du dépassement d'une valeur cible.

La deuxième partie de l'étude devra présenter un bilan de la prise en charge thérapeutique des patients en cas de résultat positif au dépistage. Elle déterminera les paramètres qui influent sur la stratégie de traitement thérapeutique, l'information communiquée au patient et les modalités de la décision partagée du médecin et du patient.

La troisième partie de l'étude vise à faire le bilan économique du dépistage individuel du cancer de la prostate au niveau de la collectivité, intégrant une évaluation des coûts de mise en oeuvre du dépistage précoce, mais également de ses implications en termes de traitement thérapeutique et de son impact pour les personnes définitivement guéries, en particulier parmi les patients les plus jeunes.

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