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Intervention de Bernard Tapie va s'exprimer en premier

Réunion du 10 septembre 2008 à 15h00
Commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire

Bernard Tapie va s'exprimer en premier :

Si, si ! Lisez-le. On va prendre le temps qu'il faut. Il est évident qu'aucun des acheteurs potentiels réels – ils sont connus, ils ont fait des déclarations dans les journaux – n'a été approché : Nike a demandé à être reçu, il ne l'a pas été ; Reebok aussi, il ne l'a pas été non plus ; mieux, le directeur général adjoint, M. Iagui, avait fait une proposition en association avec M. Jacobs, le patron des chocolats Suchard, et il n'a pas été reçu. Il est donc totalement faux de dire que personne ne voulait d'Adidas. Après coup, lorsqu'il a bien fallu expliquer toute la gymnastique du portage, de la fausse vente, de la fausse option, etc., il va de soi que les avocats du CDR, qui sont brillants – l'un des meilleurs tandems de Paris –, n'allaient pas dire devant le tribunal de commerce qu'on m'avait fait une entourloupe, qu'on avait profité d'une option que j'avais donnée pour effectuer une vente à soi-même, par l'intermédiaire de sociétés off shore, et prendre son bénéfice ailleurs.

Ils ont joué sur deux points majeurs. L'un avait une réelle consistance en droit et soulevait une réelle interrogation, c'est celui de la recevabilité de la plainte. Tant qu'il n'était pas tranché, aucun des deux camps n'était tranquille. Le second, qui avait son importance aussi, c'était de présenter la mariée dans le pire état possible, pour que, au cas où la plainte serait recevable, l'indemnité soit en rapport.

J'espère que vous êtes conscients que tout ce qu'on raconte n'a aucune incidence sur le portage. Si toute la théorie du Lyonnais développée par M. Aubert et répétée par M. Peyrelevade était vraie, consultez tous les avocats que vous voulez, cela ne change rien. On ne les a pas attaqués pour avoir diffamé ou parce que j'étais mis en faillite. On les a attaqués parce qu'ils avaient un mandat qu'ils n'ont pas respecté, et parce qu'ils avaient été contrepartie, c'est-à-dire pour avoir pris un profit sur une vente qu'ils étaient chargés d'assurer. Le reste, c'est bien pour la presse, mais ça n'a strictement aucun intérêt. Cela ne change rien au fond, en droit. Je veux bien qu'on en parle, si vous pensez avoir une chance d'être bien meilleurs que tous les magistrats qui se sont penchés sur le sujet, en ayant écouté contradictoirement la parole des uns et des autres – les professionnels, ceux du parquet et ceux du siège. Je veux bien que vous vous substituiez à eux parce que M. Peyrelevade a déclaré ceci ou cela. Mais soyons sérieux ! Un procès, ce n'est pas une déclaration faite un matin devant une Commission. Il faut des preuves, des analyses, des expertises, des contre-expertises, un débat contradictoire, des plaidoiries avant de rendre un jugement. Un tribunal, ce n'est pas qu'un échange de points de vue. Pensez-vous un instant que ce que M. Peyrelevade a dit ce matin, et M. Aubert la semaine dernière, n'a pas été dit par les avocats du Lyonnais ? Si quelque chose a été occulté, vous devez évidemment le relever car cela voudrait dire que, peut-être, il y a encore des choses à faire. La justice doit trancher à condition que tout soit sur la table. Mais pas d'après des bavardages. Il faut des preuves, des éléments concrets !

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