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Intervention de Pierre-Alain Muet

Réunion du 20 janvier 2009 à 16h15
Commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre-Alain Muet :

À propos des comptes publics de l'exercice 2008, vous portez à notre connaissance ce que nous savons déjà. Pour l'exercice 2009, nous ne pouvons faire comme si nous ignorions tout de la croissance en moyenne annuelle. Nous serons définitivement fixés sur le point de départ au milieu de février, lorsque l'INSEE publiera les comptes des trois derniers mois de 2008, mais les enquêtes de conjoncture montrent que, durant le quatrième trimestre de 2008, la demande s'est effondrée et la production industrielle a chuté d'un point. L'année 2009 commence donc au moins un point sous le niveau de 2008. Pour obtenir une croissance positive en 2009 en moyenne annuelle, il faudrait une formidable reprise, enclenchée dès aujourd'hui, ce qui n'est pas le cas, au contraire. Les chiffres de la Commission européenne ne font que traduire la réalité connue de tous les conjoncturistes : une récession massive et malheureusement un rythme de croissance de moins 1,8 à moins 2 % du PIB.

Un point de croissance équivaut à un demi-point de déficit, ce qui explique la différence entre votre prévision de déficit et celle de la Commission européenne. Cependant, dans une situation aussi grave, marquée par une crise massive, en vous aveuglant face à la réalité économique, vous risquez d'inquiéter encore plus les acteurs économiques. On peut comprendre qu'un gouvernement, dans une situation de petit ralentissement économique, se montre prudent et essaie de rassurer. En l'occurrence, vous donnez au contraire l'impression d'être complètement déconnectés de la réalité économique. Le débat en devient surréaliste : vous nous dites que le Gouvernement va laisser jouer les stabilisateurs automatiques, mais il faudrait aller beaucoup plus loin !

Quand réviserez-vous les chiffres de croissance de l'exercice 2009 ? Face à l'ampleur de la crise, alors que tout le monde sait que notre économie s'enfonce dans la dépression, le Gouvernement ne peut continuer de tenir un discours lénifiant !

Entre le rapporteur général, qui invite à utiliser la réserve de précaution, et le ministre, qui se retranche derrière les stabilisateurs automatiques, quelle est la cohérence ? Qui a raison ?

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