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Intervention de Hind Khoury

Réunion du 13 janvier 2009 à 16h30
Commission des affaires étrangères

Hind Khoury, déléguée générale de Palestine en France :

Il est malheureusement vrai que la situation se dégrade régulièrement depuis 1967. Il n'est pas surprenant qu'une telle occupation, de plus en plus dure au fil des années, déchirant systématiquement le tissu social, économique et politique de la communauté palestinienne, aboutisse à la division que l'on voit aujourd'hui entre le Hamas et le Fatah. C'est surtout depuis Oslo et le compromis historique par lequel les Palestiniens ont accepté l'existence d'Israël que la situation n'a pas cessé d'empirer.

Si j'ai parlé des « armes légères » du Hamas, c'est en comparaison avec l'armée israélienne : j'ignore le détail de leur armement, contrairement, apparemment, à l'ambassadeur d'Israël. Il est probable qu'ils ont importé des armes pendant la trêve parce qu'ils savaient ce qui les menaçait. On aurait pu cependant l'éviter : s'il y a des tunnels, c'est parce qu'il y a le blocus ; s'il y a des tirs de roquettes, c'est parce que notre peuple est agressé, non seulement à Gaza, mais aussi en Cisjordanie. La trêve elle-même a été violée par Israël, le 4 novembre mais aussi quand les Israéliens ont refusé d'ouvrir des points de passage pour laisser passer l'approvisionnement humanitaire.

Je viens d'apprendre qu'Hillary Clinton a déclaré que les États-Unis se chargeraient de la question dès l'investiture d'Obama. C'est plutôt une bonne nouvelle, mais attendons de voir.

Le contact n'a jamais été rompu entre le Hamas et le Fatah : même les leaders palestiniens détenus dans les prisons d'Israël travaillent et s'expriment sur cette question. De même les pays arabes, particulièrement l'Égypte, et même la Turquie depuis peu, se proposent comme médiateurs. Même si les confrontations actuelles rendent ces contacts difficiles, ils sont nécessaires et exigés par tout le peuple palestinien. Il n'y a pas d'autre solution si on veut un État palestinien et un avenir de paix, de prospérité et de stabilité. Selon beaucoup d'analystes, le Hamas, en persistant à nourrir la division, joue le jeu d'Israël qui s'efforce, depuis son désengagement unilatéral de Gaza, de se débarrasser de Gaza sur l'Égypte, et des ghettos de la Cisjordanie sur la Jordanie.

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