Les renforts d'hélicoptère et de drones annoncés par le ministre sont-ils arrivés en Afghanistan ? Par ailleurs, le chef d'état-major de l'armée de terre a évoqué les problèmes rencontrés par les drones en altitude. Sont-ils aujourd'hui réglés ?
Général Stéphane Abrial, chef d'état-major de l'armée de l'air. À votre première question, la réponse est oui : le troisième Caracal est arrivé sur le théâtre le 5 octobre. Désormais, la moitié de ma flotte, qui compte 6 appareils, est déployée, ce qui rend l'entraînement à Cazaux relativement difficile, mais les équipages font face. L'armée de terre a envoyé des Gazelle en complément, conformément à ce qui avait été demandé.
En ce qui concerne les drones, il faut distinguer selon les catégories. Les drones stratégiques, comme le Global Hawk américain, peuvent survoler le monde entier. Ceux de niveau opératif, tels que le SIDM ou le Predator, volent sur un théâtre complet – l'Afghanistan ou l'Irak. Les drones tactiques type SDTI sont du niveau brigade. Quant à ceux qu'on lance à la main, comme les DRAC, ils relèvent du régiment. La répartition géographique des drones dépend donc de leur mission. Les DRAC ou SDTI doivent être co-localisés avec les forces de surface qui vont les utiliser. En revanche, un drone comme le SIDM peut gérer l'ensemble du théâtre : nous cherchons donc à le placer là ou nous pourrons l'utiliser au maximum, c'est-à-dire en l'insérant dans la chaîne de surveillance aérienne du théâtre, là où toutes les communications sont présentes et où toutes les liaisons, y compris la fibre optique, sont branchées. Il faut que chacun puisse utiliser l'ensemble des capacités du système quand il sera en opération. Concrètement, c'est quelque part au coeur de l'Afghanistan – la base de Douchanbe serait beaucoup trop éloignée.
Quant aux difficultés rencontrées en altitude, ce sont celles que posent tous les véhicules motorisés. Plus le moteur est puissant, plus on peut aller vite et haut. Il est évident qu'un DRAC ne passera pas un col ; il n'est pas fait pour ça. Le SDTI montera en altitude, mais beaucoup moins haut que le SIDM. Et tous, conformément aux règles de base de l'aérodynamique, monteront d'autant moins haut qu'il fait plus chaud, l'air étant moins porteur.