Paprec est une société princeps familiale indépendante, qui existe depuis douze ans et emploie 1 000 salariés. Notre seul métier est le recyclage, dont plusieurs intervenants ont évoqué les difficultés. Je voudrais quant à moi vous délivrer un message optimiste : la France est sans doute aujourd'hui le leader mondial en ce domaine. On y est pratiquement capable de recycler toutes les familles de déchets, qu'il s'agisse, par exemple, de papiers ou de bouteilles d'eau.
Nous avons, avec le groupe Suez, un projet de création d'une usine de recyclage de bouteilles PET issues des ménages. On peut parler d'un véritable partenariat public-privé, dans la mesure où ce sont des collectivités qui investissent dans la collecte sélective des déchets, avant que nous ne procédions à un tri, en séparant les papiers des plastiques. Les bouteilles de plastique transparent seront acheminées dans une usine que nous inaugurerons au mois de juin 2009, avant d'être transformées en paillettes qui seront utilisées par Nestlé, Danone et Coca-Cola pour refaire des bouteilles à usage alimentaire. On recycle ainsi une matière faite à l'origine avec du pétrole, évitant de perdre une ressource naturelle qui se fait de plus en plus rare. La technologie nécessaire pour développer cette nouvelle matière première issue du recyclage de déchets est extrêmement pointue. Elle suppose de la recherche et des investissements, ce qui permet de créer des emplois.
L'espoir des entreprises de recyclage serait de ne pas avoir à supporter de fiscalité. Par leur activité, elles permettent de remettre dans le circuit des matières premières et, à ce titre, elles mériteraient d'être soutenues. Mais elles ont surtout besoin de règles fortes venant affirmer la réalité de l'industrie du recyclage en France. On pourrait instituer une sorte de prime à la qualité en cas d'investissements sérieux. Il convient d'éviter de lier le concept de recyclage et de production de matières premières secondaires, à tous les problèmes liés aux déchets, à l'origine de phénomènes NIMBY (« not in my back yard », attitude d'opposition d'une population locale vis-à-vis d'un projet lorsque celui-ci est susceptible d'impacter son cadre de vie).