Quand on consolide les besoins de financement bruts des administrations publiques, on arrive à un total d'environ 250 milliards d'euros. Or, de mémoire, le montant de l'épargne française ne dépasse pas 170 milliards, et les entreprises ont également des besoins nets de financement – elles ne s'autofinancent pas à 100 %. Dans ces conditions, pouvez-vous nous présenter le tableau de financement de l'économie française, qui nous manque toujours ?
Les besoins étant très supérieurs à l'épargne disponible, il est certain que nous ne pourrons pas nous passer des acteurs étrangers, lesquels détiennent aujourd'hui près de 64 % de notre dette. Quels sont, selon vous, les risques qui peuvent résulter de cette situation ? Je pense non seulement à la France, mais aussi aux États-Unis, dont les bons du trésor sont détenus à 50, voire 60 % par des non-résidents, et qui auront besoin de 100 milliards d'euros nets en plus de la charge du remboursement de leur dette actuelle. N'y a-t-il pas un risque de remontée des taux, non pas en raison des décisions des banques centrales, qui sont de peu d'effet, mais plutôt du fait de la pénurie d'épargne dans le monde ?