a salué la campagne initiée par l'intersyndicale.
Comment défendre l'épargne administrée ? Il faut certes se battre contre la banalisation du Livret A, même si la question se pose de son équité fiscale. En outre, cette épargne étant réputée liquide, la question de son siphonage ne s'en pose pas moins, car que se passera-t-il lorsque la bourse sera redevenue attractive ? Quel sera le comportement des distributeurs du Livret A sachant que des produits financiers de substitution ont déjà été proposés dans les Caisses d'épargne à des détenteurs solides ?
Le risque est là qui, à terme, peut conduire à la mort programmée de l'épargne défiscalisée remplissant des missions d'intérêt général, alors qu'il n'est même pas possible, aujourd'hui, de financer le logement social et la reconstruction de certains quartiers. M. Camdessus, lui, se contente d'affirmer qu'il ne croit pas que les choses se passeront ainsi.
En outre, quid des établissements du duopole ? Un problème se posera en particulier à La Poste, la Banque postale n'ayant jusqu'à présent pas le droit de distribuer tous les produits financiers. La compétition s'exacerbera donc entre les banques de proximité. Il est de surcroît notable que ce n'est pas l'Europe qui s'est saisie de cette question : ce sont les banquiers français qui ont saisi la Commission européenne pour demander la fin du duopole de distribution, un certain nombre d'entre eux ayant eu peur de l'efficacité de La Poste dans la collecte de l'épargne.
Enfin, les banquiers préfèreront payer des pénalités plutôt que d'organiser l'inclusion bancaire et La Poste, quant à elle, ne pourra la réaliser. Le Livret A, aujourd'hui, sert précisément à cela.