Monsieur Mamère, il va sans dire qu'à l'Assemblée nationale la parole est libre. Toutefois, ce ne sont pas les vérités qui blessent, mais les injures, les attaques personnelles et les procès d'intention. Ne croyez pas qu'à chaque fois que vous exprimez une conviction, vous affirmiez une vérité. Par exemple, vous oubliez que, dans des émissions comme Capital ou Zone interdite, M6 a diffusé de très nombreux reportages critiques.
Par ailleurs, quand on est député, il faut éviter de donner à ses collègues des leçons de morale ou d'éthique. Ainsi, lorsqu'en septembre dernier, après avoir prêté serment, je suis entré dans un cabinet d'avocats, vous aviez joint votre voix au concert de critiques venu de la gauche. Or, six mois plus tard, vous êtes à votre tour devenu avocat – comme d'ailleurs nombre de nos collègues. Mais je n'ai rien dit : il y a des moments où le silence vaut toutes les vérités.
On peut être convaincant sans attaquer ou injurier les autres. Dans cette enceinte, toutes les opinions peuvent être exprimées ; ce que je demande, c'est qu'elles le soient sans être assorties d'attaques personnelles. (Plusieurs députés du groupe de l'UMP applaudissent.)