Nous avons tous ici convenu à plusieurs reprises que l'information était défaillante sur la finalité industrielle du projet. Nous ne sommes pas par principe opposés aux évolutions, comme nous l'avons montré avec GIAT Industries. Mais il faut y voir clair, surtout lorsqu'il s'agit d'entreprises aussi stratégiques que la SNPE qui travaille sur les matériaux énergétiques, les missiles et les munitions. À quoi sert-il d'avoir les plus belles armes du monde si l'on ne possède pas les munitions nécessaires ? Il y va donc de notre autonomie en matière de munitions, non seulement pour les fournitures actuelles mais aussi futures. Je comprends la cohérence du projet de rapprochement d'une part avec Safran qui est notamment intéressé par la SME et le centre de recherche du Bouchet et, d'autre part, avec Nexter pour les munitions. Mais nous devrions être mieux éclairés, notamment sur les modalités et les perspectives de ces rapprochements. Mieux vaudrait examiner préalablement les conditions de ces mariages. Qu'adviendra-t-il par exemple des activités de chimie et d'environnement de SNPE ? Quid également de la dépollution des sites ? Qui s'en chargera ? La SNPE ? L'État ? Autant de questions sur lesquelles nous attendons des réponses.
Par ailleurs, pour réussir, la réforme ne doit pas être subie, ni même simplement consentie, mais partagée par les salariés, non seulement de la SNPE mais aussi des entreprises susceptibles de contracter avec tout ou partie de celle-ci. À défaut, on court à l'échec. La recherche du consensus est indispensable si l'on tient à l'esprit de réforme. Je ne suis pas sûr qu'en l'état, on se soit donné tous les moyens de réussir.