Vous connaissez l'engagement de la DCMD dans ce domaine, ainsi que notre travail au sein de la CNEMA. Nous sommes d'ailleurs le premier contributeur financier à des actions de soutien au déminage.
Nous travaillons également avec le centre international de déminage de Genève, avec le centre national de formation au déminage humanitaire d'Angers, avec l'UNMAS, mais aussi avec l'Organisation internationale de la francophonie – OIF – qui nous soutient en produisant notamment des traductions, mais aussi en nous aidant dans la valorisation des savoir-faire français.
Comme vous le savez, il y a en effet deux façons de procéder à un déminage : la technique anglo-saxonne consiste à détruire les explosifs, ce qui peut provoquer des dommages collatéraux, tandis que le savoir-faire français tend plutôt à neutraliser les mines.
Nous sommes en liaison avec tous les organismes, notamment l'homologue sénégalais de la CNEMA avec lequel nous travaillons pour la Casamance – encore que nous ayons à déplorer qu'aucune action n'ait été engagée – avec le soutien du Programme des Nations unies pour le développement – PNUD.
Pour ce qui est de la notion de « déminage humanitaire », je rappelle qu'il s'agit d'une expression admise par les organisations internationales et par les spécialistes.
Si tout le monde n'utilise pas le même vocabulaire, on ne peut pas se faire comprendre. C'est pour cela que je fais usage du terme de « déminage humanitaire », utilisé par tous.
Nous travaillons avec des ONG au centre de perfectionnement aux actions post-conflictuelles de déminage et de dépollution du Bénin – CPADD –, où nous formons surtout des formateurs, qui se rendent ensuite sur le terrain. Cela étant, je n'ai rien contre des partenariats avec des acteurs privés. J'ai reçu récemment des responsables de CIVIPOL, la société de conseil et de service du ministère de l'Intérieur français, qui étaient intéressés par l'accompagnement d'une mission AREVA.
Nous sommes ouverts à tout, et c'est précisément pour cette raison que je me suis rendu au MEDEF pour leur proposer des actions d'ensemble, car je suis convaincu qu'à partir du moment où la différence entre sécurité et développement a perdu sa pertinence, tout le monde doit s'impliquer. Si les entreprises ont un rôle à jouer dans le développement, c'est également le cas en matière de sécurité, sans qu'elles s'engagent pour autant dans des actions purement militaires : elles peuvent avoir un rôle d'accompagnement. Il y a de vrais partenariats, mais nous n'en sommes qu'au début. C'est en tout cas à étudier en matière de déminage.
À cet égard, nous sommes intervenus partout : au Liban, où nous avons formé un nombre impressionnant de démineurs après 2006, au Tadjikistan, en Ouzbékistan, et plus généralement en Asie centrale, mais aussi en Bosnie. Si les moyens financiers sont d'ailleurs réunis – nous apporterons de l'expertise humaine dans le cas contraire –, nous comptons fonder d'ici à deux ans dans ce dernier pays un centre de déminage qui serait ouvert à tous les Balkans.
Il s'agit d'un domaine d'intervention mondial, et nous intervenons partout, mais, je le répète, pas sur le terrain. La coopération opérationnelle ne relève pas en effet de notre mission. Faire du déminage, c'est le travail des armées. J'en suis certes issu, mais ce n'est pas aujourd'hui mon domaine d'action. Notre mission première est en tout cas la formation de formateurs ou la formation au déminage.
Pour ce qui est des bombes à sous-munitions, je crains de ne pas avoir les qualités pour répondre sur ce sujet extrêmement sensible. C'est un dossier qui n'est pas simple et qu'il vaudrait mieux traiter dans les enceintes spécialisées.