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Intervention de général d'armée Jean-Louis Georgelin

Réunion du 10 septembre 2008 à 10h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

général d'armée Jean-Louis Georgelin :

Le point essentiel, c'est que, dans les dix minutes, ce JTAC en formation a pris les contacts nécessaires pour que les A-10 soient dépêchés sur le site. On ne peut donc pas dire qu'il n'avait pas la capacité de faire venir des appuis aériens.

Je le dis de la façon la plus catégorique, la plus ferme et la plus nette : dans cette affaire – et je réponds ainsi à M. Lellouche –, la coopération entre le commandement français et le commandant de la FIAS a été parfaitement efficace. Nous avons vu arriver – comme c'est la règle – les A-10, les gunships, les hélicoptères d'appui – même si ces derniers, sous le feu, n'ont pu se poser tout de suite. Une opération des forces spéciales américaines a été immédiatement enclenchée. Elle a permis, le lendemain matin, de détruire deux caches et de tuer une quarantaine d'ennemis. Il n'y a donc rien à redire sur la coordination. Mais il ne faut pas oublier qu'il s'agissait de l'un des cinquante combats qui ont eu lieu ce jour-là.

J'en viens à la remise à plat de la stratégie de la coalition. Le général Petraeus a acquis, par son action en Irak, l'aura des grands chefs. Je précise au passage que nous sommes camarades de promotion à l'école de guerre américaine, qu'il est francophile et est un grand admirateur de Bigeard et de Galula. Lorsqu'il s'agit d'évaluer les effectifs nécessaires, il avance, lui, le chiffre de 400 000. Mais on peut évidemment citer tous les chiffres que l'on veut, et c'est pourquoi, pour ma part, je n'en proposerai aucun. C'est une question d'échelle et de volonté politique. Si, dans la vallée d'Uzbeen, nous avions un bataillon tous les vingt kilomètres, les choses se passeraient bien sûr différemment. Mais c'est moins le nombre qui compte que la volonté qu'il y a derrière.

Vous me demandez quelle peut être mon influence dans la définition de cette stratégie. C'est justement tout le sens d'un éventuel retour de la France dans le commandement intégré de l'OTAN : nous permettre d'avoir, en temps réel et en permanence, voix au chapitre. Bien que fournissant des troupes, nous n'étions auparavant pas présents à un niveau suffisant au SACEUR pour peser sur les décisions, mais les choses vont changer. C'est d'autant plus vrai que nous participons aux combats. Dans ce cas, le nombre d'accrochages est bien entendu proportionnel aux risques encourus. Si le nombre de TIC concernant les forces françaises augmente, comme pour les forces canadiennes, c'est parce qu'elles bougent !

J'en viens à la question des drones. Compte tenu des circonstances, la mission du 18 août a été lancée comme il le fallait. Ce bataillon avait déjà passé deux mois et demi dans la plaine de Chamali. Depuis le 8 août, trois actions impliquant la compagnie avaient déjà eu lieu dans cette région. La reconnaissance du col avait commencé l'avant-veille, interrompue par la nuit. Il était logique qu'elle soit poursuivie. Aucun élément n'incitait ces sections à lancer des reconnaissances préalables.

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