Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Jean-Pierre Kucheida

Réunion du 10 septembre 2008 à 10h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Kucheida :

Je vous ai écouté, mon général, avec beaucoup d'intérêt. Je suis moi-même allé en Afghanistan il y a un peu plus de deux ans, en tant que représentant de l'UEO. J'ai donc pu apprécier la qualité de nos soldats, dont on ne peut mettre en doute la bravoure.

À propos d'Uzbeen, je souhaite savoir pourquoi on n'a pas utilisé, à titre préventif, des drones pour connaître la situation sur le col avant d'y envoyer des soldats.

Je partage votre avis en ce qui concerne la rotation des troupes. En étant présentes sur le terrain six mois au lieu de quatre, elles seront sans doute plus efficaces. Néanmoins, lorsque les troupes fraîches arrivent, celles qui partent emportent avec elles leur expérience du terrain. Ce problème reste entier.

Je n'approuve pas la façon dont nous opérons en Afghanistan. J'ai d'ailleurs cru déceler certaines réticences dans votre propos : vous avez employé plusieurs fois le terme de « guerre », pourtant évité il y a une semaine par M. Morin ; et vous avez souligné que l'action de l'adversaire était de plus en plus efficace et sa détermination toujours plus grande. J'étais moi-même pessimiste en quittant l'Afghanistan il y a deux ans, d'autant que j'avais eu la chance de découvrir le pays en 1964, bien avant l'invasion soviétique. C'est pourquoi je souhaite vous interroger sur la question des effectifs. En prenant en compte l'armée afghane, ce sont, dites-vous, 100 000 soldats qui sont actuellement engagés dans un pays de 40 millions d'habitants et de 700 000 kilomètres carrés, dont la topographie est particulièrement tourmentée. Or les armées impliquées, de quelque origine soient-elles – car il ne fait pas de doute que la population ne fait aucune différence entre les Américains, les Canadiens, les Français, les Allemands ou les Italiens – sont clairement perçues comme des armées d'occupation, et je crains fort que les gens qui s'engagent dans l'armée afghane ne passent pour des collaborateurs. Tout cela n'est pas une bonne chose lorsque l'on connaît un peu la culture du pays.

Cent mille hommes, ce n'est pas grand-chose, surtout lorsque l'on sait que les Soviétiques, en leur temps, en ont engagé au moins 150 000 sans parvenir à leurs fins. Je vous pose donc la question : combien faudrait-il de soldats pour régler le problème afghan, et la meilleure solution ne serait-elle pas de quitter le pays ? Quand je lui ai posé la question, Mme Michèle Alliot-Marie m'a répondu qu'il faudrait réunir les conditions politiques pour pouvoir partir.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion