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Intervention de général d'armée Jean-Louis Georgelin

Réunion du 10 septembre 2008 à 10h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

général d'armée Jean-Louis Georgelin :

S'agissant de l'emploi des unités nationales au sein d'une coalition, en l'occurrence l'OTAN, les États participants conservent évidemment la maîtrise de l'emploi de leurs forces. Ma responsabilité, devant le Président de la République, est de vérifier que les forces françaises sont employées conformément à ce qui fut décidé lors de la conférence de génération de forces au SHAPE. Leur action doit être conforme à l'esprit et aux règles de cette mission, qui s'inspire d'une résolution des Nations Unies. Il est évident que les nations doivent contrôler l'emploi de leurs forces.

Les difficultés commencent lorsque les restrictions qu'elles imposent rendent quasiment impossible l'accomplissement de la mission. Ce fut le cas au mois d'août 2006, lorsque, suite aux premiers combats lourds menés contre la coalition dans les régions du sud et de l'est, le commandant de la FIAS de l'époque n'a pas pu prélever sur les autres régions les unités nécessaires pour renforcer celles du sud. Il faut assouplir ce fonctionnement si l'on veut que l'action de la coalition sur le terrain soit plus efficace.

Quant à nous, nous n'avons pas présenté de caveat formel à l'OTAN. Toutefois, si un déplacement de forces françaises était réalisé dans une autre région que celle où nous sommes déployés, j'exercerais bien évidemment un contrôle opérationnel et ferais un compte rendu au Président de la République.

S'agissant des hélicoptères, il s'agit d'une denrée extrêmement rare, sensible et qui coûte cher. Quand on déploie un hélicoptère sur le terrain, il faut prévoir non seulement les équipages qui en assurent le fonctionnement, mais aussi un ensemble de soutiens nécessaires à son fonctionnement. Tous les jours, je fais établir une situation détaillée, afin de savoir où se trouvent nos appareils. Vous avez raison, monsieur le député Vauzelle : certains sont déployés en Afrique – ou ailleurs – et la logique voudrait qu'on les concentre sur les théâtres d'opération, en fonction des besoins. Toutefois, aux conférences de génération de forces de l'OTAN, on voit bien que c'est pour les hélicoptères que les nations montrent le plus de réticences. Certes, nous pourrions fournir davantage d'appareils, mais il faut garder mesure : nous autres Français n'avons probablement pas besoin de déployer cinquante hélicoptères en Afghanistan.

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