Il est heureux que personne ne conteste le bien fondé de la loi Gayssot ainsi que son renforcement par les dispositions Lellouche. Elle ne concerne d'ailleurs pas, Monsieur Karam, les seuls Juifs puisqu'elle tend à lutter contre le racisme et l'antisémitisme, deux lignes rouges absolument infranchissables. J'ajoute que lorsque la cellule familiale est désintégrée et que l'école connaît des difficultés, les tribunaux sont les derniers bastions de la norme et de la loi. Or, la suppression des lois mémorielles reviendrait à faire exploser les dernières barrières qui contiennent une barbarie toujours renaissante. Enfin, si la pluralité des mémoires, loin de nous léser, nous enrichit, leur concurrence, elle, serait très préjudiciable : c'est la fraternité qui, ultimement, doit nous réunir et c'est grâce à elle que nous pouvons coexister. Vous avez eu raison, Monsieur le Président, de parler à ce propos de « mémoires concourantes ».