Je décernerais moi aussi volontiers les félicitations au rapporteur spécial, à la réserve de sa conclusion sur les masques. Je partage l'avis de Richard Dell'Agnola : un taux de 4 % n'est pas acceptable. Même un taux de 1 % ne le serait pas ! J'ignore les études en cours, mais il faudrait savoir comment évolue l'efficacité de ces masques au-delà des délais de péremption actuels. À part une reconversion pour Carnaval, je ne vois pas ce qu'on pourra en faire ! Peut-être, encore une fois, le bon sens n'a-t-il pas été au rendez-vous… Il aurait fallu étaler la fabrication de manière à assurer une sécurité totale tout en ne gaspillant pas d'argent. Que cela coûte 20, 50 ou 100 millions n'est pas le problème ; la priorité, c'est la sécurité, quel qu'en soit le coût.
Quant au non-remplacement de M. Boubé, il ne s'agit pas d'un cas isolé. Sous prétexte d'économies et de restructuration de l'appareil d'État, on laisse la déliquescence s'installer. C'est une vision épicière de la gestion, avec des gains incertains ! La seule chose certaine, c'est qu'on désorganise les structures et qu'on altère le degré d'engagement des personnes qui y travaillent. Il faut donc tancer sévèrement le Gouvernement sur ce point. Peut-être pourrions-nous le faire de façon consensuelle en en restant aux faits.
D'ailleurs vous verrez, quand je présenterai mon rapport spécial sur les crédits de la mission Direction de l'action du gouvernement, que les beaux discours ne se traduisent pas nécessairement dans la pratique : à Matignon et dans les secrétariats d'État rattachés, l'heure n'est pas à l'économie. Les crédits de communication ont ainsi été presque doublés, subrepticement, sans que nous en soyons informés, sous prétexte d'utiliser, comme la LOLF le permet, la réserve de précaution. Que le Premier ministre et le Gouvernement commencent par appliquer à eux-mêmes les critères qu'ils veulent imposer aux autres !