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Intervention de Yves Pozzo di Borgo

Réunion du 24 juin 2008 à 16h00
Délégation pour l’union européenne

Yves Pozzo di Borgo, sénateur :

a déclaré voir le match Turquie-Russie comme symbolique de l'avenir de l'Europe quand le match Allemagne-Espagne paraît plutôt celui de l'Europe qui n'a pas compris que son environnement évolue. Alors que la Russie et la Turquie sont des clefs pour l'avenir énergétique de l'Europe, il est étonnant que le Conseil européen n'ait pas abordé la question de l'énergie ni celle d'une politique tournée vers l'Est où se situe notre avenir. En fait, les jeunes s'intéressent à l'Europe mais à condition de sortir d'une vision trop tournée vers l'intérieur.

Le ministre a déclaré qu'il faut effectivement se préoccuper des « non » d'un pays prospère et de pays fondateurs. On peut penser qu'en l'absence de pédagogie de l'élargissement, les électeurs ont fait payer le fait de ne pas avoir été consultés sur l'élargissement. L'Union européenne a besoin d'institutions qui sont quand même porteuses de politiques communes au nom des citoyens. Le traité de Lisbonne donnera les moyens d'avoir des politiques communes plus solides, notamment dans le domaine de l'énergie, crucial pour l'Europe. Les institutions ne sont pas une fin en soi mais un moyen au service des politiques. Mais il ne faut pas des institutions trop lourdes susceptibles d'affaiblir ces politiques.

Le marché intérieur reste une opportunité très forte, même en période de ralentissement, à condition qu'il fonctionne également à l'avantage des PME. Or le marché européen ne profite pas assez aux PME et l'une des ambitions de la présidence française est de faire un small business act européen. A cause du manque d'harmonisation, l'Union européenne ne se comporte pas comme la première puissance économique du monde qui devrait être aussi la première puissance normative. Les grands groupes en bénéficient mais pas les PME. La population sentirait l'Europe davantage si existait l'Europe des PME.

L'énergie est une question centrale pour l'Europe. Celle-ci devrait améliorer les interconnexions Est-Ouest et ses solidarités et renforcer son indépendance. Les négociations sur le partenariat Union européenne-Russie avec, au centre, la sécurité énergétique, avanceront sous présidence française.

Il ne faut pas une vision endogène mais une vision large de l'Europe afin de résoudre les défis auxquels elle doit faire face. Une coopération forte avec la Turquie, pays de jonction sur l'énergie, est également incontournable sur la défense. L'Europe doit aussi regarder vers l'Asie centrale et la présidence française réunira les 27 ambassadeurs des Etats membres de l'Union européenne dans cette région, comme l'avait fait la présidence allemande.

Le Président Pierre Lequiller s'est déclaré frappé du nombre d'interventions sur la distance entre l'Europe et les citoyens, alors que le « non » français n'avait pas suscité une réaction aussi forte. Le plus redoutable, en cas de nouveau vote, serait de retomber dans les erreurs du passé. Associer de plus en plus les parlements nationaux aux débats qui vont avoir lieu pour l'élection des 72 députés français au Parlement européen au printemps 2009 est une nécessité car, en l'absence de la force de frappe des parlementaires nationaux, la participation à ces élections serait encore plus faible que précédemment. Le Président Pierre Lequiller a indiqué avoir fait des propositions en ce sens aux institutions européennes

Le Président Hubert Haenel a remercié le ministre pour ses précisions et sa compréhension et déclaré qu'on ne pouvait plus continuer comme avant comme si de rien n'était et qu'on devait prendre conscience que l'Europe ne serait jamais plus comme avant.

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