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Intervention de général Roland Gilles

Réunion du 6 mai 2009 à 16h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

général Roland Gilles :

La question de M. Folliot témoigne de l'attachement qu'il porte aux missions de la gendarmerie mobile, dont nous souhaitons préserver les capacités. À ce sujet, j'ai oublié de vous préciser, monsieur Moyne-Bressand, que depuis 1994, la préservation de l'ordre public dans les collectivités d'outre-mer relève exclusivement de la gendarmerie. Les syndicats de police avaient en effet fait observer que les conditions d'engagement des fonctionnaires, outre-mer, n'étaient pas satisfaisantes. Ce sont ces conditions d'engagement qui ont conduit à réserver aux gendarmes mobiles la gestion de l'ordre public outre-mer. Notons, à ce sujet, que les gendarmes concernés par l'opération « Harpie » en Guyane n'ont rien à envier aux légionnaires déployés en opérations extérieures.

Semaine après semaine, je suis attentif à ce qu'un équilibre soit préservé entre l'engagement des escadrons de gendarmerie mobile et celui des compagnies républicaines de sécurité. Nous disposons d'un outil de régulation : l'UCFM – unité de commandement des forces mobiles –, composée à parité de cadres de la police nationale et de la gendarmerie, et qui comptabilise cet engagement au quotidien, non plus par escadron ou par compagnie, mais par section et par peloton. En dehors de quelques exceptions – comme dans le cas de l'outre-mer –, l'équilibre est donc respecté.

Vous vous interrogez sur l'évolution des effectifs et sur les conséquences de la RGPP en ce domaine. Bien évidemment, nous réfléchissons à la possibilité de réaliser des économies dans l'engagement des forces mobiles. Faut-il que des gardes statiques soient assumées par des gardes mobiles ? Non, par définition. De même, ce n'est pas le rôle des unités mobiles que de gérer les centres de rétention administrative.

En ce qui concerne la communication, nous nous efforçons d'être présents, avec l'aide du SIRPA. Il est vrai que l'image a une grande importance : dans une certaine mesure, nous n'existons qu'à travers la communication faite au sujet de notre action sur le terrain. Cela étant, je lisais récemment une note adressée par le directeur de la police nationale à l'ensemble de ses cadres pour les appeler à ne pas laisser aux syndicats la conduite de la communication de la police : à cette occasion, il érigeait en exemple le modèle de la gendarmerie. Je n'en tire aucune vanité ; nous ne faisons qu'informer sur l'action de notre institution dans les départements.

Vous me demandez ce qui a été fait depuis le 1er janvier. Bien entendu, il aurait été souhaitable que la loi relative à la gendarmerie soit adoptée avant le 31 décembre 2008. C'est ce qui apparaissait en filigrane dans les propos du Président de la République, et c'est ce qu'attendaient les gendarmes. Je vais d'ailleurs devoir leur annoncer le report de l'examen du texte.

En attendant, la principale évolution est que le budget de la gendarmerie est porté par le ministre de l'intérieur depuis la loi de finances pour 2009. Il en résulte une accélération du mouvement de mutualisation et de convergence entamé depuis 2002. Chaque fois que cela est possible, nous développons des outils communs avec la police nationale. Des activités comme l'entretien automobile ou l'analyse et la passation des marchés sont réalisées ensemble. Nous développons également certaines formations conjointes. La seule limite à ce rapprochement est qu'il ne doit pas porter atteinte à notre identité. Ainsi, jamais la formation initiale du gendarme ne sera mise en commun avec celle du policier.

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