a évoqué la thèse d'une collègue angliciste, formatrice en IUFM, qui a enseigné aux États-Unis, et mené son enquête à la fois en observant des classes américaines et des classes françaises. Aux États-Unis, l'égalité des sexes fait partie intégrante de la formation des enseignants, même de leur « professionnalité ». Quand cette collègue a répercuté ses observations de classe aux enseignants américains et leur a montré qu'ils n'étaient pas vraiment égalitaires – tout en l'étant plus que les enseignants français –, ils ont été extrêmement mal à l'aise. Pour eux, il s'agissait d'une remise en cause de leur professionnalité enseignante. Ils ont d'ailleurs demandé que ces observations ne soient pas répercutées au chef d'établissement.
Cela prouve qu'on peut faire plus que ce qui est fait en France.
Quand un enseignant a intégré dans sa formation professionnelle qu'il fallait traiter de la même façon tous les élèves sans faire de différences sociales, ni de différences entre les filles et les garçons, il a le souci de le faire. En France, malgré tous les efforts qui sont faits – et malgré le travail de Mme Zancarini-Fournel à l'IUFM de Lyon –, la majorité des enseignants n'ont pas été sensibilisés à cette exigence. Certains enseignants du secondaire réagissent même encore avec une grande agressivité.