Des soldats ont pu être choqués par les réactions de certains Français qui, bien qu'ils soutiennent, comme l'ensemble de la nation, notre armée, et admirent son courage et son professionnalisme, ont évoqué, avec quelque tendresse familiale, leur jeune âge et leur manque d'équipement. Mon général, pouvez-vous leur assurer qu'il ne s'agit nullement d'une critique qui leur est adressée mais, bien au contraire, de la marque affectueuse, quoique maladroite, du soutien de la population ?
S'agissant de la latitude dont bénéficient les commandements nationaux au sein de la coalition, vous avez indiqué ce qu'avaient décidé les Allemands et les Canadiens en ce qui concerne les conditions d'intervention de leurs troupes, mais vous n'avez pas évoqué ce qu'il en était du côté des Français. Pouvez-vous préciser si l'engagement des troupes françaises est soumis à des limitations particulières ?
Lors de la précédente audition, nous avons beaucoup parlé d'hélicoptères. Le ministre de la défense a eu un mot tout à fait inouï : il a dit qu'il courait après les hélicoptères… Cette phrase était particulièrement mal venue. D'abord, elle pouvait prêter à rire, alors que la chose n'est pas drôle sur le fond. Ensuite, nous disposons en Afrique d'appareils qui pourraient peut-être être utilisés pour protéger nos soldats. Cette décision, mon général, est de votre ressort et de celui du chef des armées.
Au cours de cette même audition, le ministre des affaires étrangères a évoqué des échanges d'expérience avec les Russes sur ce qu'ils ont appris avant leur retrait d'Afghanistan. Mon général, nos chefs militaires sont-ils en contact avec leurs homologues russes dans le cadre d'une coopération militaire ?
Enfin, comparativement à d'autres armées de la coalition, nos troupes évoluent dans une région extrêmement dangereuse, proche de la frontière du Pakistan, lequel, on le sait, constitue un précieux refuge pour les chefs talibans et pour ceux de Al-Qaïda. Pensez-vous qu'il soit possible de pacifier durablement les vallées de l'est de l'Afghanistan tout en étant tenus, comme viennent de le rappeler le nouveau président et le nouveau gouvernement pakistanais, de respecter l'intégrité territoriale et la souveraineté du Pakistan ?