Il me paraît important que la mission conduite par l'OTAN en Afghanistan réussisse, parce qu'il s'agit de lutter à la fois contre l'obscurantisme et contre le terrorisme international.
Guy Teissier vient, à raison, de soulever le problème du bon équipement de nos troupes ; je pense, mon général, que vous aurez l'occasion de nous en parler. Quant aux hommes, à ma connaissance, les effectifs opérationnels déployés actuellement en Afghanistan s'élèvent, en tout, à quelque 100 000 hommes : 50 000 au titre des forces de l'OTAN, auxquels s'ajoutent un certain nombre de troupes afghanes et les 18 000 hommes de l'opération Enduring Freedom. Or, selon certains experts, il faudrait déployer 200 000 à 250 000 soldats pour stabiliser la situation en Afghanistan. Quel crédit peut-on accorder à ces affirmations ? Selon vous, mon général, combien d'hommes seraient nécessaires pour stabiliser durablement la situation dans le pays ? Et s'il faut davantage de troupes, peut-on envisager qu'elles soient, pour l'essentiel, afghanes, ou une augmentation importante du nombre de soldats de l'OTAN vous paraît-elle nécessaire ?
Je souhaiterais par ailleurs vous entendre sur deux autres sujets que je juge importants.
La production et le trafic de la drogue à la fois procurent des ressources aux talibans et constituent une source de corruption majeure au sein des autorités afghanes, ce qui a contribué à leur faire perdre une grande partie de leur crédibilité dans le pays. Le commandant-adjoint de la Force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS), le lieutenant-général britannique Jonathon Riley, m'avait dit, lors de ma visite en Afghanistan, début juillet, qu'il considérait que si l'éradication des champs de pavot était l'affaire de l'armée afghane, la destruction des laboratoires de transformation du pavot en opium et en héroïne devrait être celle de l'OTAN. Quelle est la position de la France sur ce sujet ? Considérez-vous qu'il faille revoir le mandat de la FIAS et l'étendre à la destruction de ces laboratoires, qui ont été pour la plupart identifiés ?
Ma dernière question concerne l'étendue géographique de la mission de l'OTAN. Les talibans et leurs alliés utilisent aujourd'hui la région frontalière entre l'Afghanistan et le Pakistan comme principale base de soutien et de repli. Comment résoudre ce problème ? L'armée pakistanaise saura-t-elle le faire seule ? Le nouveau président pakistanais, M. Zardari, vous paraît-il apte à mener en ce domaine une politique plus efficace que son prédécesseur ? Comme le rappelait le président Teissier, des frappes ont été menées depuis des drones par les forces américaines ; doit-on aller plus loin et envisager une intervention de l'OTAN sur le sol pakistanais, avec le risque de régionalisation du conflit que cela comporterait ?