président-directeur général de France Télévisions, a indiqué que le montant de la redevance est de 243,89 euros en Autriche, 204 euros en Allemagne, 199 euros au Royaume Uni, 158 euros en Irlande, mais seulement de 116 euros en France. Sur 116 euros de redevance, France Télévisions touche 80 euros par foyer, et non par Français. Si l'on divise ce nombre par 365 jours, cela fait 22 centimes d'euro par foyer et par jour. Voilà ce que coûte aujourd'hui le service public, alors qu'il met chaque jour un million d'euros dans la création française. S'il n'était pas là, cette dernière n'existerait plus.
Si toute publicité était supprimée sur France Télévisions – publicité qui lui rapporte à peu près à 830 millions d'euros chaque année –, il faudrait relever la redevance à 175 ou 180 euros. Mais comme cela viendrait creuser l'écart de financement entre les chaînes privées et le service public, c'est beaucoup plus qu'il faudrait donner à ce dernier pour concurrencer le privé sur les programmes.
Les économies de gestion réalisées par France Télévisions se sont élevées à peu près à 30 millions d'euros et portent sur l'organisation, les synergies au niveau de l'information – mise en commun, par exemple, au moment des élections, des moyens de direct des deux chaînes – et la circulation des oeuvres entre les différentes chaînes : alors que, auparavant, un programme non diffusé était déprécié et représentait une perte sèche, il est aujourd'hui proposé aux autres chaînes du groupe qui l'achètent. Cela a permis d'économiser l'année dernière près de 3 millions d'euros. France Télévisions envisage de réaliser des économies d'organisation supplémentaires en mettant en commun certaines fonctions supports. La volonté de réforme est permanente.
Des économies devraient également être obtenues sur la diffusion, grâce à l'extinction progressive de la diffusion analogique. France Télévisions consacre actuellement chaque année à peu près 192 millions d'euros à sa diffusion analogique. Cette dépense sera reconduite jusqu'à la fin de l'analogique en 2011. Parallèlement, il dépensera jusqu'en 2011 une somme croissante pour sa diffusion numérique. C'est la raison pour laquelle la hausse de la ressource publique est forte en 2008 : + 3,5 %. L'actionnaire a bien compris le coût lié à la double diffusion. Cela vaut également pour Arte.
L'économie sera réelle à terme et au fur et à mesure du passage, plaque par plaque, en diffusion numérique, selon le calendrier établi par le CSA. Cela étant, cette économie est déjà préemptée par les efforts à accomplir sur la diffusion en haute définition, qui deviendra la norme qualitative de chacune des chaînes du groupe.
Par ailleurs, la télévision mobile personnelle (TMP) a été officiellement lancée hier avec les différents ministres concernés et l'adoption de la norme DVD-H . Le coût de diffusion est aujourd'hui estimé entre 6 et 10 millions d'euros par chaîne. Ces développements ne figurent pas dans le contrat d'objectifs et de moyens et devront être financés par la présence de publicité sur ces nouveaux supports.
Quant au sport, il n'est pas question, surtout devant un ancien ministre des sports, – M. Jean-François Lamour, ici présent – de le rayer de la carte sur France Télévisions. Ce n'est pas qu'une compétition sur gazon ou qu'un spectacle. C'est un lien social, un drapeau, un pays qui se mobilise derrière une équipe. Lorsque ce sont les équipes françaises qui jouent, quelle que soit la discipline sportive, elles devraient être sur le service public.
Si France Télévisions s'est battu pour acquérir les droits de la Coupe de la Ligue et de la Coupe de France de football, c'est parce que cette dernière est composée de rencontres entre clubs sportifs professionnels et amateurs. Cela touche à la fois les bénévoles, qui le mercredi vont entraîner les équipes, et les supporters, qui le lendemain d'un match refont celui-ci au café du coin. Tout cela contribue à cimenter le tissu social de la France. Si France Télévisions n'est pas impliqué en ce domaine, c'est qu'il n'a rien compris à sa mission de service public.
Tout cela a un coût. Les concurrents de France Télévisions ont beau jeu de dire que le groupe a payé trop cher l'émission de football acquise cette année. Ils pensaient que le groupe ne serait pas autour de la table et ont donc baissé les prix. France Télévisions n'a pas « cassé la tirelire ». En payant 24,5 millions d'euros des droits qui, il y a trois ans, étaient de 19 millions d'euros, il n'a pas payé trop cher compte tenu de l'augmentation du coût de la vie et de l'enjeu d'une telle émission.
Le même problème va se poser très rapidement au sujet du Tournoi des Six nations. France Télévisions ne doit-il pas se battre pour en conserver les droits ? Doit-il en laisser la retransmission au privé ?