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Intervention de Patrick de Carolis

Réunion du 25 septembre 2007 à 15h00
Commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire

Patrick de Carolis :

, président-directeur général de France Télévisions, a précisé qu'il suggère une coupure publicitaire non pas dans les films mais dans les émissions de flux, c'est-à-dire les divertissements et les jeux, mais qu'il y est totalement opposé dans les films, les documentaires, l'information et les magazines. Les concurrents de France Télévisions objectent que ce dernier ferait déjà bien de remplir ses écrans publicitaires. Comme M. Philippe Santini, directeur général de France Télévisions Publicité, peut le confirmer, ils le sont déjà à 97 %. Il faut arrêter ce grand bluff dans lequel le secteur privé essaie d'envelopper le groupe.

Par ailleurs, ceux qui prétendent que France Télévisions va déstabiliser, par une coupure publicitaire, l'économie du secteur de la presse et des nouveaux entrants de la télévision sont certainement les mêmes qui demandent que soit rapidement appliquée la réglementation européenne pour passer de l'heure glissante à l'heure d'horloge, ce qui fera gagner à TF1 entre 120 et 150 millions d'euros et à M6 plus de 80 millions d'euros alors que France Télévisions en tirera péniblement 12 millions d'euros. À l'inverse, une coupure publicitaire dans les émissions de divertissement et de jeu, qui rapporterait 15 millions d'euros, ne saurait déstabiliser le marché.

Concernant l'identité du service public, il convient de réaffirmer sa différence. Quand, sur la première et la deuxième parties de soirée, TF1 diffuse 33 % de séries américaines et M6 45 %, le service public n'en diffuse que 6,5 %. Les 93,5 % restant font partie de la marque de fabrique de France Télévisions, de son effort dans le domaine culturel : documentaires à vingt heures trente, émissions littéraires, musique incluant l'opéra, le théâtre, l'histoire, la science.

Certes, le service public perd 3,9 points d'audience. Mais il faut savoir que jamais plus on ne retrouvera les chiffres d'il y a cinq ou dix ans. Le paysage audiovisuel peut être comparé à la vitrine d'un magasin. Il y a cinq ans, on y trouvait six postes : TF1, France 2, France 3, France 5, Arte, M6. Aujourd'hui, dix-huit postes sont disponibles gratuitement, sans compter l'ADSL, Internet, la vidéo à la demande (VOD) et, bientôt, la télévision mobile personnelle (TMP). Le schéma actuel ne permet plus des audiences fortes, massives, consensuelles. On constate la même baisse d'audience chez les concurrents de France Télévisions : elle est de près de 3,2 points pour TF1 – avec pourtant l'effet de la Coupe du monde de rugby –, et de 7,8 points pour M6.

La particularité de France Télévisions est que son audience baisse alors qu'il change tous ses programmes et offre quelque chose de différent. Où trouve-t-on, ailleurs que sur le service public, des documentaires, des fictions patrimoniales, des grands débats de société tout au long de l'année et pas seulement en période électorale ? France Télévisions maintient sa spécificité en respectant son équilibre budgétaire, tout en étant particulièrement performant l'an dernier.

Il reste encore des économies à réaliser. Celles-ci seront d'autant plus faciles que France Télévisions parviendra à se réorganiser. La filière de production de France 3 avait un déficit chronique de 4 millions d'euros. Après des négociations franches et dures avec les partenaires sociaux, le pari a pu être pris, uniquement grâce à une nouvelle organisation, qu'en deux ans 7 millions d'économies seront réalisées.

Tous les collaborateurs de France Télévisions ont la volonté de faire évoluer et de réformer le service public. Dès janvier 2008, sera mise en oeuvre une nouvelle charte d'organisation qui permettra à chacun de mettre en commun son savoir-faire afin de valoriser les meilleures pratiques et de les appliquer ensuite dans chaque domaine.

En France, le service public de l'audiovisuel repose d'un pied sur la publicité et d'un pied sur la ressource publique. Le montant de la redevance est de 288 euros au Danemark.

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