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Intervention de Patrick Boissier

Réunion du 3 février 2009 à 16h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Patrick Boissier, président-directeur général de DCNS :

Si la présence d'une ceinture et de bretelles donne aux personnels le sentiment d'une certaine sécurité, il ne faut pas s'en priver, en particulier dans les difficiles moments que nous traversons !

Pour autant, on ne peut accorder à la fois la protection du statut public et les avantages du secteur privé. C'est pourquoi je suis opposé à la proposition avancée par un syndicat de donner aux salariés sous statut le bénéfice de la participation. Il faut laisser cette différence aux salariés sous convention collective qui ne disposent pas de la sécurité de l'emploi.

Pour ce qui est de la stratégie de DCNS, je ne connais pas suffisamment l'entreprise pour faire part aujourd'hui des inflexions qu'il conviendrait d'apporter, s'il doit y en avoir. J'ai la conviction, ainsi que je l'ai souligné, que beaucoup a déjà été fait par une équipe compétente et que, si des questions fondamentales se posent, aucune ne présente un degré d'urgence tel que je doive prendre des décisions dans la précipitation. J'estime disposer de quelques mois pour étudier tous les problèmes de l'entreprise, pour bien la connaître et pour définir une stratégie en toute connaissance de cause.

Il est cependant des constantes : dans un monde qui change, DCNS ne peut rester une entreprise purement française uniquement dédiée à satisfaire le marché national. Il nous faut développer notre capacité à exporter, ce qui implique, encore une fois, de disposer de bons produits et d'être compétitifs, mais également de nouer des alliances européennes. Sur ce point, je ne saurais me prononcer aujourd'hui, TKMS en Allemagne, Navantia en Espagne, Finmeccanica en Italie et BAE au Royaume-Uni pouvant être des candidats dans tel ou tel domaine.

Quant à la stratégie concernant nos territoires, je suis conscient que DCNS y occupe une place fondamentale sur les plans politique, social et économique. Des villes comme Cherbourg, Brest, Toulon, Lorient, où l'on compte parfois quatre siècles d'implantation, ne seraient pas ce qu'elles sont si DCNS n'avait pas existé.

Je ne puis préciser quelle sera notre stratégie et donc quel territoire sera développé demain plutôt que tel autre, mais, en tout état de cause, ma philosophie de l'entreprise est que celle-ci a un devoir vis-à-vis de l'environnement dans lequel elle évolue, en particulier de tout le tissu de PME locales. Une société comme DCNS ne peut agir seule : elle est au centre d'une nébuleuse, ce que j'appelle l'entreprise élargie, qui comprend, outre l'entreprise elle-même, tout son tissu de fournisseurs et de sous-traitants, terme auquel je préfère celui de coréalisateurs.

Je crois par ailleurs à l'importance des pôles de compétitivité dans lesquels, ainsi que cela a été rappelé, DCNS est impliquée ; j'ai moi-même été le premier président du pôle EMC2 dans les pays de la Loire.

Faute de pouvoir vous donner des orientations plus précises, je suis prêt à revenir devant votre commission ou à vous rencontrer d'ici quelques mois, dès que notre stratégie aura été établie.

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