Faut-il conserver les douze cérémonies commémoratives nationales ? Elles sont redondantes. Assister à certaines cérémonies peut être parfois triste : très peu de membres du conseil municipal, un ou deux porte-drapeaux seulement. Peut-être faut-il une certaine hiérarchie dans les commémorations. Lorsque le poids de l'affectif n'est plus là, et que les gens se démobilisent, faut-il maintenir ces cérémonies ?
Le maintien des grandes cérémonies commémoratives se justifie : tout le monde a été touché dans sa famille par la première ou la deuxième guerre mondiale. C'est un élément de cohésion nationale. En revanche, certaines commémorations perdent un peu de leur signification.
Le poids de l'affectif crée aussi des débats; les anciens combattants d'Algérie se divisent sur la date du 19 mars. Lors du débat parlementaire, du reste, le ministre considérait qu'il fallait une certaine unanimité, une majorité de 70 % des voix pour mettre en oeuvre la création d'une journée commémorative de la fin de la Guerre d'Algérie. Ce poids de l'affectif a des conséquences sur la capacité à rassembler. Lorsque, dans une commune de 10 000 habitants, on réunit six ou sept personnes autour d'un monument, c'est pitoyable. Faut-il continuer ainsi ? Ne faut-il pas créer des journées du souvenir qui n'impliquent pas un tel cérémonial ?