Cela fait une par mois. Peut-on dire que c'est trop ? Bien sûr il y a aussi les commémorations locales. Mais douze, ce n'est pas trop. Ou alors supprimons toutes les commémorations !
Par ailleurs, combien ont été décidées par le Parlement français ? Certaines commémorations, comme la journée de commémoration des harkis, ne l'ont pas été par le Parlement. A partir de l'achèvement des travaux de la présente mission d'information, c'est le Parlement qui doit décider des grandes célébrations nationales. Sinon, elle n'aura servi à rien. C'est le Parlement qui doit déterminer quels sont les grands faits historiques qui ont jalonné l'histoire de France, qu'ils soient positifs ou négatifs.
Plus que les caractéristiques des commémorations, ce qui est intéressant est leur préparation : il faut les préparer avec les jeunes, en en discutant avec eux sur ce que représente la date choisie. Quand des enseignants viennent à une cérémonie avec des enfants, après l'avoir préparée avec eux, cela change la donne.
Lier le maintien d'une commémoration à l'existence de survivants, c'est tirer un trait sur l'Histoire. La guerre de 1914-1918 restera toujours un épisode marquant de l'Histoire de France.
Sur douze commémorations huit seulement ont été décidées par le Parlement. Des décisions de commémorations adoptées par le Parlement, par la majorité de l'Assemblée nationale, comme celle du 19 mars 1962, n'ont jamais vu le jour. Le texte n'est jamais revenu du Sénat.
Pour la Résistance, une date manque beaucoup, alors qu'elle est demandée par toutes les associations de résistants : ce n'est pas celle de l'appel du 18 juin 1940, mais celle de la création du Conseil national de la Résistance, c'est-à-dire le rassemblement de toutes les résistances, le moment historique où des gens qui ne pensaient pas la même chose se rassemblent contre l'ennemi et pour la liberté de la France. C'est un moment positif ! J'ai succédé à un député guillotiné par Vichy sur l'ordre des Nazis. Nous lui consacrons une commémoration tous les ans, avec tous les résistants.
Je suis content d'entendre le secrétaire d'Etat dire qu'il faut maintenir les grandes dates. Je ne suis pas favorable à ce qu'il y ait des dates à foison, il faut privilégier des moments historiques. Mais puisqu'on parle du quatre-vingt-dixième anniversaire de l'armistice de la guerre de 1914-1918, j'ai été très étonné que, dans la communication gouvernementale, on ait toujours cité Verdun, et – sauf Hamlaoui Mekachera – pas les batailles de la Somme, qui ont fait plus de morts. Pourquoi n'en parle t-on jamais ? En Picardie, il n'y a pas un mètre carré sans cadavre ; c'est l'effet des batailles de la Somme, qui ont été décisives ; peut-être ne souhaite-t-on pas se rappeler que des volontaires de 43 nationalités y sont venus défendre la France parce que c'était le pays des droits de l'Homme et de la liberté.