Monsieur le ministre, j'ai noté avec intérêt que vous vous efforcez d'appliquer un certain nombre de lois, rassemblées peut-être un peu rapidement sous le nom de « lois mémorielles ».
Je voudrais, moi aussi, vous interroger sur la manière dont les choses se passent dans les écoles. Une loi du gouvernement Pierre Mauroy demandait en 1983 que soient évoquées le 27 avril dans les écoles ou dans des lieux publics, la question de l'esclavage, elle est, pour ainsi dire, restée lettre morte. La loi Taubira, votée en 2001, allait dans le même sens. Pourtant, en 2004, les instructions données aux professeurs de la ville de Paris étaient encore peu précises, amenant la mairie à éditer une petite brochure afin d'aider les enseignants désirant aborder ces questions.
Si les questions de l'esclavage, de la colonisation et de la Shoah sont désormais abordées dans les livres d'histoire, quel schéma pédagogique est donné aux enseignants ? La plupart d'entre eux n'ont en effet pas beaucoup étudié ces questions, du moins certaines d'entre elles, et la difficulté pour eux sera non seulement d'aborder le sujet, parce qu'il faut le faire dans le cadre des valeurs de notre République, mais de le faire avec neutralité et d'une manière utile à la formation des citoyens.
M. Vanneste se demande si le fait d'enseigner un certain nombre de pans de notre histoire n'est pas de nature à saper la fierté des enfants d'être français.